Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, prévient qu'un "sombre destin" attend l'État hébreu en cas d'invasion de Gaza. Le mouvement, qui affirme avoir repoussé une incursion, aurait perdu l'un de ses chefs militaires dans un raid aérien.
Regardez le reportage : "Israël autorise les étrangers à évacuer Gaza".
L'aviation israélienne a continué samedi matin à pilonner la bande de Gaza alors que le mouvement islamiste affirmait, selon l'AFP, avoir repoussé une incursion menée par des membres des forces spéciales israéliennes qui tentaient de franchir la frontière.
Alors que l'opération israélienne contre le Hamas déclenchée le 27 décembre entrait dans sa deuxième semaine, une porte-parole de l'armée israélienne que les opérations aériennes continuaient tôt samedi matin, sans donner d'autres détails.
Un porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam a affirmé à l'AFP que des combattants ont repéré des membres des forces spéciales israéliennes qui tentaient d'entrer dans la localité frontalière de Shijaiyah, à l'est de la ville de Gaza, vers 1 heure du matin ce samedi.
Il a ajouté que les combattants palestiniens ont tiré six obus de mortier en direction des Israéliens, qui ont répliqué à l'arme légère avant de se retirer. Selon lui, l'incident n'a pas fait de victime.
Questionné sur l'incursion révélée par le Hamas, un autre porte-parole a indiqué que l'armée israélienne n'avait "pas connaissance de l'incident", ajoutant qu'aucun soldat n'avait pénétré dans la bande de Gaza depuis le début des raids aériens.
Dans une rare intervention depuis le début du conflit, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a assuré, sur la télévision Al-Jazira, que son mouvement "ne capitulerait pas" et prévenu qu'un "sombre destin" attendait Israël s'il mettait le pied à Gaza. "Si vous commettez la stupidité de lancer une offensive terrestre, un destin sombre vous attendra à Gaza. Ce sera là votre malédiction, la colère de Dieu tombera sur vous", a ajouté Khaled Mechaal, qui vit en exil à Damas.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, les ministres des Affaires étrangères Tzipi Livni et de la Défense Ehud Barak, ont tenu vendredi des consultations à Tel-Aviv sur la suite à donner à l'offensive à Gaza, où une opération terrestre semble de plus en plus imminente.
L'Egypte, rare pays de la région à reconnaître l'Etat hébreu, a annoncé avoir adressé une lettre à Israël lui demandant de renoncer à une telle opération.
A Washington, le président George W. Bush, dans des premières déclarations sur la crise, a exhorté tous ceux qui le peuvent à faire pression sur le Hamas pour que l'organisation cesse ses tirs sur Israël et permette un cessez-le-feu qui "signifie quelque chose". Dans le même temps, son administration a dit laisser le grand allié israélien libre de décider de lancer ou non une offensive terrestre qui paraît de plus en plus imminente dans la bande de Gaza, malgré les inquiétudes que suscite une telle perspective. La seule restriction qu'elle ait exprimée publiquement, c'est qu'Israël veille à éviter les victimes civiles.
Un commandant du Hamas tué dans un raid aérien
Un commandant de haut rang de la branche armée du Hamas, Abou Zakaria al-Djamal, a été tué dans la nuit de vendredi à samedi dans une frappe aérienne israélienne contre la bande de Gaza, a annoncé samedi matin le mouvement islamiste palestinien, cité par l'agence Reuters.
Des milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi en Cisjordanie contre l'offensive israélienne à Gaza à l'appel notamment du Hamas, qui avait proclamé vendredi "journée de la colère", après la mort jeudi d'un autre de ses leaders, Nizar Rayan, dans un raid aérien qui a aussi coûté la vie à ses quatre épouses et à 11 de ses enfants. Vendredi également, trois enfants d'une même famille et un adulte ont été tués et quatre autres blessés.
A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, des milliers de manifestants encadrés par un important dispositif de sécurité ont défilé après la grande prière du vendredi. Brandissant des drapeaux palestiniens et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, ainsi que quelques bannières du Hamas rival, les participants scandaient "nous sommes prêts à sacrifier notre âme et notre sang pour Gaza".
Ils ont appelé "à frapper Tel-Aviv". "O Qassam, amenez les voitures piégées", ont scandé des centaines de manifestants à Naplouse, plus au nord, se référant à la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine Al-Qassam.
A Hébron, un millier de manifestants ont été dispersés à coup de matraques et par des tirs en l'air de la police palestinienne après avoir lancé des pierres sur les forces de l'ordre, selon des témoins.
A Jérusalem-est occupé, où la police israélienne avait déployé d'importants renforts et limité l'accès à l'esplanade des Mosquées, près de 3.000 fidèles ont prié dans le calme. Des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et police israélienne ont toutefois éclaté après les prières dans plusieurs quartiers, selon un photographe de l'AFP. Les policiers israéliens ont tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes.
Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dénoncé depuis Rome une situation alimentaire "épouvantable" à Gaza. Dans le monde, des manifestations ont eu lieu en Afghanistan, à Jakarta, Istanbul, Beyrouth, ou encore en Iran.
L'opération israélienne bénéficie d'un très large consensus au sein de la population juive, 95% des personnes la soutenant, dont 80% sans réserve, selon un sondage du quotidien Maariv. En dépit des raids, les tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien n'ont cependant pas cessé. Plus de 360 de ces engins au total, selon Israël, ont fait depuis le 27 décembre quatre morts, dont un soldat, et une douzaine de blessés. L'armée a fait état de plus de 30 tirs vendredi.
Des milliers d'Afghans ont manifesté vendredi 2 janvier contre les frappes mortels d'Israël sur la bande de Gaza.
NB: En raison du grand nombre de réactions au sujet du conflit à Gaza, nous ne pouvons en publier qu'une sélection sur le site. Merci de veiller à envoyer des réactions courtes, à éviter les hors-sujets et à rester corrects (voir la charte de modération).