Au lendemain du retrait de Yasser Arman de la course à la présidentielle, quatre autres candidats de l'opposition au chef de l'État Omar el-Béchir (photo) annoncent qu'ils boycotteront également le scrutin du 11 avril.
REUTERS - Les principaux partis d'opposition ont fait savoir jeudi qu'ils ne participeraient pas à l'élection présidentielle prévue à partir du 11 avril au Soudan.
Ces élections devaient être le premier scrutin pluraliste depuis 24 ans dans le pays.
Au moins cinq partis politiques, dont le puissant Parti unioniste démocratique (PUD) ont en outre décidé un boycottage complet des élections, à tous les niveaux, notamment provincial et législatif, pour protester contre des fraudes généralisées,
ont indiqué à Reuters trois sources au sein des partis.
"Au niveau des candidats à la présidence de la République, la plupart d'entre eux (les partis d'opposition) ont décidé de se retirer", a déclaré Mohamed Zaki, chef de cabinet de Sadek al Mahdi, le chef du pari Oumma, à l'issue d'une réunion.
Il a précisé que seuls cinq candidats, des indépendants ou des représentants de petits partis, restaient en lice face au président sortant Omar Hassan al Bachir.
Zaki a cependant ajouté qu'il restait une possibilité que les principaux candidats d'opposition reviennent sur leur décision si le gouvernement acceptait de renouveler les membres de la commission électorale nationale et prenait en compte leurs
plaintes sur des pratiques frauduleuses constatées selon eux dans les préparatifs du scrutin.
Plusieurs reports
Mercredi, le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), le premier parti du Sud-Soudan, avait déjà retiré son candidat, Yasir Arman, invoquant aussi des irrégularités dans les préparatifs et la poursuite de la guerre au Darfour.
Ces désistements compromettent la crédibilité de la présidentielle et un émissaire américain, Scott Gration, a entamé à Khartoum des pourparlers de crise avec les dirigeants politiques du pays.
Le processus électoral comporte aussi des élections législatives et des élections aux postes de gouverneurs. Il est jugé vital pour l'accord de paix qui a mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre entre le Nord musulman et le Sud à dominante chrétienne et animiste.
En vertu de l'accord de paix, le MPLS a rejoint le Parti du Congrès national (NCP) du président Hassan al Bachir dans un fragile gouvernement d'union nationale.
Le Soudan organise le 11 avril ses premières élections pluralistes en près d'un quart de siècle. Il s'agira d'élire le président et le parlement soudanais, le président et le
parlement du Sud-Soudan, les gouverneurs et les assemblées des Etats.
Ces élections ont été plusieurs fois reportées. Un scrutin a bien eu lieu en 1996 mais un seul parti était représenté. Les élections de 2000 ont été boycottées par la plupart des partis d'opposition.