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Explosions meurtrières dans la république russe du Daguestan

Deux explosions meurtrières ont frappé Kizliar, dans la république russe du Daguestan, ce mercredi. Pour Vladimir Poutine, ces actes pourraient être l'œuvre des "bandits" responsables des attentats perpétrés lundi dans le métro de Moscou.

AFP - La Russie, encore sous le choc du double attentat suicide de lundi dans le métro de Moscou, a été frappée mercredi par une nouvelle attaque qui a fait dix morts parmi les forces de l'ordre au Daguestan, république instable du Caucase et berceau d'une rébellion islamiste.

Alors que la capitale s'apprêtait à enterrer les premières victimes des attentats de lundi, deux explosions ont retenti devant le commissariat de la ville de Kizliar, au Daguestan, tuant dix personnes, selon un nouveau bilan fourni à l'AFP par une porte-parole de la police locale.

Il s'agit de neuf policiers et d'un enquêteur, a-t-elle précisé. L'agence Interfax évoque pour sa part 11 victimes.

La première explosion s'est produite à 08H40 (04H40 GMT) et a été provoquée par une voiture piégée qui a explosé dans la cour du bâtiment de la police, selon un communiqué du comité d'enquête du parquet.

Vingt minutes plus tard, un kamikaze déguisé en policier s'est fait exploser au même endroit, là où les enquêteurs étaient rassemblés pour examiner les circonstances de la première explosion, selon la même source.

Cette seconde explosion a tué plusieurs policiers "dont le chef de la police de Kizliar" Vitali Vedernikov, précise le comité.

Les attentats et affrontements sont très fréquents au Daguestan, où vivent quelque 2,5 millions d'habitants de multiples ethnies, majoritairement musulmans.

Comme les républiques voisines du Caucase russe (Tchétchénie et Ingouchie), le Daguestan est le théâtre depuis plusieurs mois d'accrochages meurtriers entre des rebelles islamistes et les forces de sécurité.

Ces nouveaux attentats surviennent en outre dans un climat de grande nervosité suite au double attentat dans le métro de Moscou, qui a fait 39 morts.

Ces attentats suicide, les premiers de cette ampleur depuis des années dans la capitale russe, ont choqué l'opinion, qui s'était habituée à une sécurité relative. La sécurité a été renforcée partout dans le pays depuis lundi, y compris sur le cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan, d'où une fusée Soyouz doit décoller vendredi.

Les services spéciaux russes (FSB) ont initialement attribué les attentats de Moscou à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase du Nord. Mais le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a également évoqué une piste géorgienne.

"Nous avions l'information selon laquelle certains membres des services spéciaux géorgiens étaient en contact avec des organisations terroristes du Caucase du Nord russe. Nous devons étudier cette version aussi" à propos des attentats de Moscou, a-t-il dit mardi à l'agence Interfax.

Deux des 39 victimes des attentats de lundi doivent être enterrées mercredi, et environ une dizaine jeudi, selon les services funéraires.

78 personnes demeurent par ailleurs hospitalisées, selon le ministère des Situations d'urgence.

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, rompu aux formules-choc, avait sommé mardi les forces de l'ordre de "curer les égouts" pour débusquer les organisateurs des attentats.

Plus mesuré dans ses propos, le président Dmitri Medvedev avait suggéré de renforcer la législation sur le terrorisme. Il avait aussi promis de continuer à recourir à la force pour "rétablir l'ordre" dans le Caucase et de "créer des conditions économiques favorables" dans cette région rongée par la pauvreté.

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