logo

Selon les autorités, deux femmes kamikazes sont à l'origine du double attentat qui a frappé le métro de Moscou. Le bilan est d'au moins 38 morts. Le président Medvedev affirme que la lutte contre le terrorisme est une priorité absolue pour la Russie.

Quelques heures après les explosions qui ont tué au moins 38 personnes dans le métro moscovite, le président russe Dmitri Medvedev a promis, au cours d’une réunion d’urgence, que la lutte contre le terrorisme continuera "jusqu’au bout" et "sans compromis". Il a ordonné le renforcement de la sécurité dans tous les transports à travers le pays.

Les auteurs du double attentat meurtrier seront "anéantis", a asséné, de son côté, Vladimir Poutine. "Je suis sûr que les services de police et la justice vont tout faire pour que les criminels soient retrouvés et châtiés", a ajouté le Premier ministre russe, qui a interrompu un déplacement en Sibérie pour revenir à Moscou.

Un peu plus tôt, Alexandre Bortnikov, à la tête des services de renseignement (FSB), a indiqué que l’enquête s’orientait vers la piste caucasienne. "Selon la version préliminaire, les attentats ont été commis par des groupes terroristes liés à la région du Nord-Caucase", a-t-il affirmé.

Pour sa part, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov n'écarte pas la piste étrangère. "On ne peut rien exclure", a-t-il déclaré. Nous tous savons très bien que des terroristes clandestins sont très actifs à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan".

Des attentats ont frappé deux stations du centre-ville de Moscou, en pleine heure de pointe. Une première explosion s’est produite à 8 heures (heure locale) dans la station de métro Loubianka, au dessus de laquelle se trouve le FSB. La deuxième explosion a frappé la station Park Koultouri, dans le sud-ouest du centre de Moscou une quarantaine de minustes plus tard.

Deux femmes kamikazes

Pour l’heure, les attentats n’ont pas été revendiqués. Selon les services de renseignement russes, ils sont l’œuvre de deux femmes qui portaient une charge explosive de trois kilos à la ceinture. Deux autres femmes, qui ont accompagné les kamikazes jusqu’à l’entrée du métro, sont activement recherchées par la police.

"Le fait que des femmes se soient fait exploser rappelle tout de suite la prise d’otages du théâtre de la Doubrovka en 2002", expliquz Madeleine Leroyer, correspondante de FRANCE 24 à Moscou, faisant référence à la prise d’assaut du théâtre de Moscou en octobre 2002, où 130 personnes avaient été tuées. "Une grande majorité des actes terroristes qui ont frappé la Russie ces dernières années sont le fait de groupes islamistes ou indépendantistes de Tchétchénie, d’Ingouchie ou du Daghestan", ajoute la journaliste. 

La capitale russe a longtemps été la cible de rebelles du Nord-Caucase, une région théâtre de deux violentes guerres d’indépendance en Tchétchénie dans les années 1990. En 1999, lors du "septembre noir", plus de 300 personnes ont perdu la vie à Moscou dans une série d’attentats. Depuis 2004, où 41 personnes sont mortes dans l’explosion d’une bombe dans le métro moscovite, aucun attentat majeur n’avait touché la capitale. Mais en novembre dernier, la mort de 28 passagers du train Nevski Express reliant Moscou à Saint-Petersbourg, dans un attentat revendiqué par les rebelles tchétchènes, a mis fin à plusieurs années de calme relatif.

Le 15 février dernier, dans une interview diffusée sur le site rebelle islamiste kavkazcenter.com, le chef des insurgés tchétchènes, Dokou Oumarov, déclarait : "Le sang ne se limitera plus aux villes du Caucase. La guerre viendra dans les villes russes."

{{ scope.counterText }}
{{ scope.legend }}
{{ scope.counterText }}
i

{{ scope.legend }}

© {{ scope.credits }}