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La Ligue arabe envisage l'échec total du processus de paix israélo-palestinien

"Il est temps de faire face à Israël. Nous devons préparer des projets alternatifs parce que la situation est arrivé à un tournant", a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, lors du sommet de l'organisation qui se tient à Syrte.

REUTERS - Les pays doivent se préparer à la possibilité d’un échec total des efforts de paix américains pour relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, a estimé samedi le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.

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"Une impasse politique"
La Ligue arabe envisage l'échec total du processus de paix israélo-palestinien

« Nous devons étudier la possibilité que le processus de paix soit un échec complet. Il est temps de faire face à Israël. Nous devons préparer des projets alternatifs parce que la situation est arrivée à un tournant », a dit Moussa à l’ouverture d’un sommet arabe à Syrte.

« Le processus est entré dans une nouvelle phase, peut-être la dernière phase. Nous avons accepté les efforts des médiateurs », a-t-il dit.

La Ligue a accepté le principe de pouparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l’égide de l’émissaire américain George Mitchell, mais l’annonce par Israël ce mois-ci de la construction de nouveaux logements pour Juifs dans la partie orientale de Jérusalem en a différé les perspectives.

« Nous avons accepté un processus de paix sans limite de temps, il en est résulté une perte de temps et nous n’avons abouti à rien sinon à permettre à Israël de perpétuer sa politique pendant 20 ans », a souligné Amr Moussa.

Pour un dialogue avec l’Iran

Il n’a pas précisé la nature d’une éventuelle alternative au processus de paix, mais de nombreux pays arabes s’en tiennent à l’initiative de paix arabe proposée par l’Arabie saoudite et adoptée en 2002 au sommet arabe de Beyrouth.

Aux termes de ce plan, les pays arabes normaliseraient leurs relations avec Israël si celui-ci se retirait de tous les teritoires occupés en 1967 et si une solution équitable était trouvée au problème des réfugiés palestiniens chassés de leurs foyers lors du conflit de 1948.

Amr Moussa s’est par ailleurs prononcé pour l’ouverture d’un dialogue entre la Ligue arabe et l’Iran au sujet du programme nucléaire du régime de Téhéran, qui inquiète non seulement les Occidentaux mais aussi ses voisins arabes.

« Nous devons ouvrir un dialogue avec l’Iran. Je sais qu’il y a des inquiétudes parmi les Arabes au sujet de l’Iran, mais cet état de fait confirme la nécessité d’un dialogue avec l’Iran », a-t-il déclaré.

Le secrétaire général de la Ligue s’est par ailleurs dit favorable à la création d’un ensemble régional entre le monde arabe et la Turquie, dont le Premier ministre, Tayyip Erdogan, assiste au sommet de Syrte, à l’invitation du colonel Mouammar Kadhafi.

Le chef de l’Etat libyen, qui prend la présidence tournante de la Ligue, a profité de la tribune du sommet pour fustiger les années d’échecs des pays arabes face à Israël.

Kadhafi a été plus particulièrement critique dans le passé vis-à-vis de l’Egypte et de l’Arabie saoudite, dont les chefs d’Etat figurent parmi les absents notables à Syrte.