Un accrochage entre une patrouille de Tsahal et des hommes du Hamas, le plus meurtrier depuis l'opération "Plomb durci" de 2008-2009, a eu lieu à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Des combats ont ensuite éclaté près de Khan Younès.
REUTERS - Deux soldats israéliens et deux Palestiniens armés ont été tués vendredi dans l'accrochage le plus meurtrier survenu à la frontière de la bande de Gaza depuis
l'offensive israélienne de décembre 2008 et janvier 2009 dans le territoire côtier.
Un autre Palestinien, grièvement blessé, a ensuite succombé à ses blessures.
Après cet affrontement, cinq blindés et deux bulldozers israéliens ont pénétré dans la bande de Gaza en direction de la ville de Khan Younès, a-t-on appris de source palestinienne.
Les chars ont ouvert le feu et les Comités de résistance populaire, un groupe armé palestinien, ont annoncé qu'un de leurs membres avait été grièvement blessé à l'est de Khan Younès. Des hélicoptères et des drones israéliens survolaient également le territoire.
Selon l'armée israélienne, un officier et un appelé ont trouvé la mort dans le premier affrontement, une embuscade tendue à une patrouille de Tsahal. Deux soldats ont été blessés et deux activistes palestiniens ont également péri.
Cinq Palestiniens au moins, dont un garçon de 10 ans, ont en outre été blessés, selon des sources médicales à Gaza. L'un des blessés, un homme de 23 ans, a ensuite succombé.
"Je crois que l'on peut dire qu'il s'agit d'un des jours les plus féroces que nous ayons connus depuis l'opération Plomb durci", a déclaré Avital Leibovich, porte-parole de l'armée israélienne en se référant à l'offensive de 2008-2009.
Elle a parlé d'un événement "tragique et douloureux" dans une zone de "guerre quotidienne" où des Palestiniens posent des explosifs près de la ligne de démarcation et où des fusillades opposent des combattants postés à 200 mètres les uns des autres.
Les forces israéliennes "doivent opérer des deux côtés de la clôture pour disposer d'un dispositif de défense maximal", a-t-elle ajouté.
itLe Hamas est responsable, dit Tsahal
L'accrochage ne semble pas directement lié au blocage diplomatique actuel entre Israël, les Palestiniens et les Etats-Unis sur la question des constructions de logements israéliens en Cisjordanie occupée.
Israël s'est retiré unilatéralement de Gaza en 2005.
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a revendiqué l'attaque contre la patrouille israélienne en affirmant que celle-ci avait fait intrusion sur son territoire.
"Une force de l'armée israélienne a pénétré de 500 mètres en territoire palestinien et a affronté nos hommes", a déclaré Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas. "C'était notre oeuvre, mais elle visait à nous défendre."
Un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que le Hamas était "responsable" de cette attaque et que les soldats avaient été pris pour cibles après être entrés dans le
territoire pour désamorcer une mine. Il s'agit là d'une pratique courante, les Israéliens s'efforçant de maintenir une zone tampon sur la frontière. Deux autres groupes, le Djihad islamique et les Brigades des Martyrs d'al Aksa, ont dit avoir pris part aux affrontements.
De sources palestiniennes, on a fait état d'autres victimes sans pouvoir fournir de précisions.
Les communiqués du Hamas, du Djihad islamique et des Martyrs d'Al Aksa n'indiquent pas clairement qui a pu lancer la première attaque contre la patrouille israélienne.
Une vive tension règne le long de la frontière de Gaza ce mois-ci, les Israéliens ayant lancé plusieurs raids aériens en représailles à des tirs de roquettes palestiniennes dont l'une a tué un employé thaïlandais dans un kibboutz la semaine dernière.
Le dernier soldat israélien tué dans la région avait péri neuf jours après la fin de l'offensive en janvier 2009, victime d'une bombe posée par un activiste palestinien.