logo

Le contrôle de la "zone verte" de Bagdad donné aux Irakiens

Bagdad a fêté la nouvelle année par une passation de pouvoir. Les Irakiens ont en effet repris le contrôle de la "zone verte", secteur international ultra-protégé de la capitale considéré comme l'un des symboles de l'occupation américaine.

AFP - L'armée américaine a passé jeudi le relais aux Irakiens pour le contrôle de la "zone verte", secteur international ultra-protégé de Bagdad et symbole de l'occupation, marquant ainsi la fin des cinq années de présence sous mandat de l'ONU de la Coalition en Irak.

La passation de pouvoir s'est déroulée dans le Palais républicain, l'ancienne résidence présidentielle de Saddam Hussein, en présence de responsables irakiens. Aucun responsable américain, militaire ou civil, n'était présent, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon un responsable irakien, les Américains avaient quitté le palais la veille après avoir retiré leur drapeau. Un drapeau irakien flotte désormais sur le palais républicain.

"Nous avons le droit de considérer ce jour comme le jour du retour de la souveraineté et comme le commencement (d'un processus, ndlr) pour recouver chaque parcelle de notre territoire", a déclaré le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki devant des responsables civils et militaires irakiens.

"Ce palais est le symbole de la souveraineté irakienne et c'est un message lancé à tous les Irakiens: nous avons retrouvé notre souveraineté", a ajouté le Premier ministre irakien.

Le chef du gouvernement a annoncé que le 1er janvier serait désormais une "fête nationale".

Occupé depuis 2003 par les forces américaines et l'ambassade des Etats-Unis, ce palais gigantesque aux façades couleur sable, au coeur de la "zone verte", était considéré par les Irakiens comme le symbole de l'occupation américaine.

Construit au début des années 50 par le dernier roi d'Irak Fayçal II, le Palais républicain a été agrandi dans les années 90 par l'ancien dictateur Saddam Hussein qui en a fait sa résidence officielle jusqu'à sa chute en 2003.

Quand les troupes de la coalition menée par les Etats-Unis ont envahi l'Irak en mars 2003, les soldats américains ont immédiatement pris ce palais et y ont établi leurs quartiers.

Il fut le siège de l'Autorité provisoire de la coalition (CPA) qui dirigea le pays jusqu'à juin 2004. Après sa dissolution, le Département d'Etat américain y installa son ambassade.

Le palais est devenu l'épicentre de la "zone verte", ce secteur ultra-protégé du centre de Bagdad qui accueille les administrations irakiennes, la représentation de l'ONU et les principales ambassades occidentales.

Avec la fin du mandat de l'ONU et l'entrée en vigueur d'accords bilatéraux de sécurité signés entre Bagdad et Washington et Londres notamment, les autorités irakiennes auront un contrôle accru de leur sécurité, même si les troupes étrangères, notamment les 146.000 soldats américains, resteront en Irak.

Les Etats-Unis, qui fournissent 95% des troupes de la coalition en Irak, ont signé, dès novembre, un accord avec le gouvernement irakien qui prévoit leur retrait total d'ici la fin 2011.

En revanche, la Grande-Bretagne et ses 4.100 hommes terminera sa mission en mai avant un retrait total fin juillet 2009.

Les Irakiens sont désormais les "décisionnaires ultimes" en matière de sécurité (barrages de contrôle, murs anti-attentats). "Mais bien sûr, cela se fera en très étroite coordination avec les forces de la coalition", a récemment indiqué le porte-parole de la Coalition, le général David Perkins.