
La compagnie aérienne est confrontée à une grève, une première depuis 13 ans. Près de 1 100 vols sur les 1 950 prévus sur les trois jours sont annulés. Pourtant, le mouvement social ne semble pas avoir provoqué le chaos craint par les autorités.
AFP - Le personnel de cabine de British Airways a entamé samedi une grève de trois jours portant sur les conditions de travail et les revendications salariales, la compagnie aérienne et le syndicat Unite se contredisant sur l'impact du mouvement en terme de trafic.
Des milliers de membres d'Unite, le premier syndicat britannique, ont lancé la grève à minuit vendredi, quelques heures après l'échec d'une ultime tentative de conciliation entre le co-secrétaire général d'Unite Tony Woodley et le directeur général de la compagnie Willie Walsh.
Unite, qui représente 12.000 membres du personnel de cabine de BA, a assuré que selon les premières indications l'arrêt du travail était largement respecté.
En raison de cette première grève en treize ans, environ 1.100 des 1.950 vols BA prévus sur les trois jours sont annulés. La compagnie espère tout de même, en emplissant au mieux ses avions, transporter samedi et dimanche 49.000 passagers sur 75.000 pour un week-end ordinaire de mars, soit 65%.
A Heathrow, premier aéroport mondial pour le trafic international, plus de 60% des long-courriers mais seulement 30% des court et moyen-courriers devraient être assurés sur les trois jours.
A Gatwick, le trafic devrait être normal pour les long-courriers, et fonctionner à 50% pour les court et moyen-courriers.
Une porte-parole de BA a affirmé que le service avait connu un "bon départ" dans ces deux aéroports de Londres. "Le personnel de cabine se présente comme de normal à Gatwick et les chiffres rapportés à Heathrow sont au-dessus de ce dont nous avons besoin pour respecter notre programme annoncé".
Mais selon Unite, un certain nombre d'avions commençaient à "s'accumuler" au sol en raison de la grève. Le syndicat a affirmé que 85 avions étaient ainsi garés, en attente, à Heathrow.
BA a essayé de se préparer au mieux, contrairement au dernier conflit de janvier 2007. La grève avait alors été annulée à la dernière minute.
La compagnie a assuré avoir trouvé un millier de volontaires parmi son personnel de cabine pour voler jusqu'à lundi, et l'avoir correctement entraîné. Une soixantaine d'autres compagnies ont accepté de prendre sur leurs vols des clients de BA.
La grève ne semblait pas dans l'immédiat avoir provoqué le chaos craint par les autorités. A Heathrow, l'atmosphère était calme et les passagers décontractés.
"Pour autant que nous sachions, nous allons voler. Nous étions un peu inquiets de ne pas pouvoir rentrer chez nous mais tout semble ok", résumaient Robert et Katharine Meckenburg, un couple d'Américains chacun âgé de 79 ans, en route vers Philadelphie.
Le mouvement, à quelques semaines des législatives attendues le 6 mai, doit durer jusqu'à lundi inclus dans un premier temps et reprendre samedi prochain pour quatre jours si aucune solution n'est trouvée entre-temps.
Tony Woodley a laissé la porte ouverte à de nouvelles discussions. "Unite reste disponible à tout moment pour parler avec BA. Nous leur demandons de réfléchir à nouveau à ce qui est vraiment dans le meilleur intérêt à long terme de cette grande compagnie", a-t-il déclaré samedi.
Il s'est plaint d'avoir hérité d'une "mission impossible" après avoir dû rejeter un accord sur quatre ans qui, selon lui, revenait à geler les salaires jusqu'en 2014.
Après l'échec des négociations, le Premier ministre Gordon Brown a regretté une grève qui n'est "dans l'intérêt de personne" et va "causer des désagréments inacceptables aux passagers", demandant la reprise des discussions.