Trois semaines après avoir signé un accord de cessez-le-feu avec le JEM, un important groupe rebelle du Darfour, le gouvernement soudanais en a signé un second, cette fois avec le Mouvement de la libération pour la justice (MLJ).
AFP - Le gouvernement soudanais et une faction rebelle minoritaire du Darfour, le Mouvement de la libération pour la justice (MLJ), ont signé jeudi à Doha un accord-cadre de paix alors que les négociations de Khartoum avec le principal groupe rebelle semblent piétiner.
L'accord sur un cessez-le-feu et des négociations de paix a été paraphé par Ghazi Salaheddine, un conseiller du président soudanais Omar el-Béchir, et le chef du MLJ, El-Tijani El-Sissi.
"C'est un pas important sur la voie d'une relance des efforts de paix au Darfour", a déclaré le vice-président soudanais Ali Osmane Taha, présent à la cérémonie de signature de l'accord, parrainé par le Qatar.
"Nous soulignons l'engagement du gouvernement du Soudan à aller de l'avant dans les négociations, après la signature de cet accord-cadre", a-t-il ajouté.
Cet accord intervient trois semaines après celui conclu entre Khartoum et l'important groupe rebelle du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), qui prévoyait un cessez-le-feu et un accord définitif de paix à la date du 15 mars. Mais ce délai est passé sans la signature d'un tel accord.
Les autorités soudanaises ont arrêté mercredi 15 membres du JEM après les avoir libérés dans la foulée de l'accord de Doha.
L'accord-cadre entre Khartoum et le JEM avait été salué par la communauté internationale comme un pas important vers la paix au Darfour.
Le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a souhaité "des résultats rapides" dans les négociations de Khartoum avec les groupes rebelles, tout en admettant qu'"il reste beaucoup à faire" pour parvenir à la paix au Darfour.
"Nous invitons les mouvements et les factions (rebelles), y compris le JEM, à des négociations sérieuses et sincères pour parvenir à un accord final", a déclaré le vice-président soudanais.
Cheikh Hamad, qui s'est adressé à la presse après la cérémonie de signature, a réaffirmé que le Qatar serait "parmi les plus grands contributeurs à un fonds de développement du Darfour" qui, selon lui, sera doté de deux milliards de dollars et fera l'objet d'une réunion le 21 mars au Caire.
Le MLJ est né d'une fusion récente de cinq petites factions rebelles du Darfour, qui compte une kyrielle de mouvements et de groupuscules qui ont pris les armes contre le gouvernement.
Un important groupe rebelle, l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), refuse toujours de se joindre au processus de paix.
Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, est en proie depuis 2003 à un conflit opposant des mouvements armés aux forces armées soudanaises appuyées par des milices locales.
Le conflit a fait 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et 2,7 millions de déplacés.