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Près de 3 000 policiers israéliens sont maintenus en état d'alerte à Jérusalem, où de violents heurts ont opposé forces de sécurité et jeunes Palestiniens protestant contre la construction de nouveaux logements juifs dans l'est de la ville.

AFP - Israël a levé mercredi son bouclage de la Cisjordanie et rouvert l'esplanade des Mosquées de Jérusalem au public, mais la police reste en état d'alerte dans la Ville sainte au lendemain de violents heurts avec les Palestiniens, les plus importants depuis des années.

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Au plan diplomatique, la tension a aussi baissé entre Israël et les Etats-Unis, après le ton extrêmement vif des derniers jours, les deux pays réaffirmant la solidité de leur alliance.

"Personne ici ne parle d'une troisième Intifada (soulèvement populaire palestinien). Il y a eu mardi quelques foyers de violence à Jérusalem et nous avons ramené l'ordre", s'est félicité le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.

Selon lui, 3.000 policiers sont maintenus en état d'alerte à Jérusalem, "plus particulièrement dans le secteur oriental" annexé de la ville, pour parer à toute nouvelle flambée de violence.

Les médias israéliens craignent un possible regain de tension vendredi à l'issue des traditionnelles prières musulmanes.

La police a autorisé le libre accès à l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam.

"L'esplanade est désormais ouverte, tant pour les fidèles musulmans que pour les touristes", a précisé M. Rosenfeld. Le site était depuis plusieurs jours interdit aux musulmans âgés de moins de 50 ans et aux visiteurs non musulmans.

Autre signe d'apaisement, Israël a levé son bouclage de la Cisjordanie, qui était en vigueur depuis le 13 mars. Cette mesure avait pour la première fois en un an été prise pour des "motifs sécuritaires", et non à l'occasion d'une fête juive.

"Conformément à une décision du ministre de la Défense, Ehud Barak, nous avons levé dans la nuit le bouclage de la Judée-Samarie", nom biblique de la Cisjordanie, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée militaire.

Mercredi matin, des heurts isolés ont eu lieu aux abords de Naplouse (Cisjordanie). Trois Palestiniens qui lançaient des pierres ont été blessés quand des soldats ont tiré des balles caoutchoutées pour les disperser, selon une source médicale palestinienne.

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Le retour à un calme précaire survient au lendemain d'une "journée de la colère" dans les territoires palestiniens, marquée par des affrontements dans un climat de tensions politico-religieuses.

Quinze policiers ont été légèrement blessés, dont un atteint à la main par balle, et soixante manifestants ont été arrêtés. Vingt et un manifestants ont été hospitalisés et des dizaines d'autres légèrement blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Les Palestiniens manifestaient pour "la défense de Jérusalem", au coeur des frictions avec Israël. Ils protestaient en particulier contre l'inauguration lundi de la synagogue historique de la Hourva, reconstruite dans le quartier juif de la Vieille ville et perçue comme une provocation.

La violence a agité pendant toute la journée de mardi plusieurs quartiers arabes de Jérusalem-Est, avec des incidents sporadiques en Cisjordanie. Elle a gagné dans la soirée la ville israélienne de Jaffa à majorité arabe --qui jouxte Tel-Aviv-- où des jets de pierres contre un autobus ont été signalés.

"Le feu et les pierres", titrait mercredi le Yediot Aharonot, principal quotidien israélien.

Ces affrontements ont éclaté alors que les efforts des Etats-Unis en vue de négociations indirectes de paix israélo-palestiniennes marquent le pas, après le feu vert donné par Israël à un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-Est.

Les Etats-Unis ont appelé mardi à un "plein engagement des Israéliens et des Palestiniens" dans le processus de paix.