![Google s'autorise quelques libertés avec la censure chinoise Google s'autorise quelques libertés avec la censure chinoise](/data/posts/2022/07/15/1657884728_Google-s-autorise-quelques-libertes-avec-la-censure-chinoise.jpg)
Jusqu'alors soumis à l'autocensure, plusieurs mots-clés sont désormais actifs sur la version chinoise de Google. Un changement de politique qui intervient alors que le géant de l'Internet menace de quitter la Chine...
"Tienanmen" et "Tibet Free". Jusqu’à présent soumis à l’autocensure sur google.cn, ces deux mots-clés sont, depuis quelques jours, actifs sur la version chinoise du célèbre moteur de recherche américain. Au risque de s'attirer les foudres des autorités de Pékin.
Les résultats de la recherche, vérifiés par France24.com, sont d’autant plus étonnants que Google avait annoncé, hier lundi, poursuivre les négociations avec Pékin sur le maintien de ses activités dans l'ex-empire du Milieu. Ce début de revirement n’a d'ailleurs pas encore été confirmé par le numéro un mondial de l’Internet.
Nouvelle mise en garde
Google.cn n’est pas pour autant libéré de tous les filtres. Une recherche concernant l’association de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch ne permet toujours pas d’accéder directement au site de l'ONG. Un lien renvoyant vers la page anglophone de Wikipédia – donc non censuré – arrive cependant en deuxième place des résultats. Une requête "Free Tibet" (au lieu de "Tibet Free") n'affiche que des résultats à même de plaire au régime chinois...
Ce changement important sur google.cn, s’il venait à se confirmer, intervient quelques heures seulement après une nouvelle mise en garde de Pékin. Ce mardi, un représentant du ministre chinois du Commerce a en effet indiqué que tout investissement en Chine nécessitait de "se plier aux lois chinoises". En clair, Google doit continuer à censurer ses recherches…
Les résultats actuellement accessibles pour Tienanmen et Tibet Free serait-elle une réponse du berger à la bergère ? Depuis le début de l’affaire, les deux parties campent en tout cas solidement sur leurs positions.
Baroud d’honneur ?
L’annonce en janvier qu’une série d’attaques informatiques avait permis de s’introduire sur les comptes gmail, le service de messagerie de Google, de plusieurs défenseurs des droits de l’Homme en Chine avait soulevé un tollé international. Le géant de Mountain View avait alors expliqué qu’il souhaitait mettre un terme au filtrage de ses résultats. Une liberté qui exposerait le site à des sanctions administratives. Et à sa possible fermeture. La bataille commerciale a même dégénéré en tensions diplomatiques après que le gouvernement américain eut apporté un soutien appuyé au moteur de recherche.
Depuis un mois, Google était engagé dans des pourparlers destinés à trouver une issue à cette crise. La semaine dernière, le "Financial Times" annonçait toutefois que les discussions étaient dans l’impasse. Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien britannique, le départ de Google est certaine à "99,9 %". Ce qui fait dire à certains que cette levée partielle de l’autocensure ne serait que le baroud d’honneur du moteur de recherche en Chine.