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Une étude de l’organisation américaine Open Net Initiative (ONI) montre que le moteur de recherche de Microsoft filtre les résultats de requêtes à connotation sexuelle dans plusieurs pays arabes.

Les internautes de plusieurs pays arabes ne peuvent pas utiliser Bing, le moteur de recherche concurrent de Google mis au point par Microsoft, pour rechercher les mots "pénis", "homosexualité", "baiser", "pénétration" et toute une ribambelle d’autres termes du même acabit. "Désolé, dans votre pays, nous ne pouvons pas afficher de résultat relatif à cette requête" : telle est, en substance, la réponse fournie par Bing, observe l’Open Net Initiative (ONI), une organisation américaine pour un Internet libre.

Dans son rapport publié au début du mois de mars, cette vigie du Web relève que, sur une centaine de termes à connotation sexuelle testés aussi bien en anglais qu’en arabe, une vingtaine aboutissent à ce non-résultat. L’enquête a été menée dans quatre pays - l’Algérie, la Lybie, la Jordanie et les Émirats arabes unis -, ce qui conduit l’ONI à en conclure qu’il s’agit d’un mode de filtrage mis en place pour les "pays arabes et du Moyen-Orient" en général.

 L’organisation souligne toutefois que si "pénis" et "sadisme" ne passent pas le filtrage, les requêtes pour "vagin" et "masochisme" ne rencontrent aucun problème. Plus étonnant encore, si Bing bloque "sexe", il accepte sans rechigner "histoire de sexe"…

 Pas la première fois

Microsoft explique que son moteur de recherche exclut délibérément des sites proposant un contenu contraire aux "lois, usages et règles" en vigueur dans ces pays. Une justification balayée par l’ONI, qui souligne que, "appliqué à toute une région, ce type de censure générale ne prend pas en compte les spécificités de chaque pays".

L’organisation rappelle en outre que ses rapports précédents sur l’Internet dans les pays arabes montraient que certains États comme l’Algérie, la Jordanie ou l’Égypte n’avaient aucune politique officielle de censure dans ce domaine.

Microsoft n’a, en revanche, pas précisé s’il avait agi de son propre chef ou à la demande des autorités locales. Google, lui, n’a pas instauré de filtrage particulier pour les pays du monde arabe, constate encore l’ONI.

Ce n’est pas la première fois que le sexe met Bing mal à l’aise. Au mois de juin 2009 déjà, les internautes indiens et malaisiens avaient constaté un filtrage similaire des résultats.