Les 122 000 habitants de la capitale du Kansas vont pendant un mois vivre à "Google", a décidé son maire. Un coup de pub qui doit pousser le géant du web à choisir Topeka pour y déployer son projet d’Internet à très haut débit.
Ils ne savent plus très bien comment s’appeler. Depuis que leur maire, Bill Bunten, a décidé, début mars, de renommer – pour un mois – Topeka en Google, ils hésitent. Googlan ? Googlekan ? Ou simplement Googler ?
Ce n’est pas une blague ou une provocation pour faire du buzz sur l'Internet. La décision de donner à la capitale du Kansas – 122 113 habitants - le nom du géant de l’Internet a même été entérinée, mardi soir, en conseil municipal.
"On a cherché une manière amusante d’attirer l’attention de Google", a expliqué lundi, à CNN, le premier édile de la ville du haut de ses 77 ans. Mais pourquoi faire ainsi des œillades au géant de Mountain View ? Le groupe a promis de choisir fin mars une ou plusieurs villes pour son projet d’Internet à très haut débit. Google va y installer une connexion par fibre optique capable de fournir un débit de 1 GB/sec (soit 100 fois plus que le maximum actuel). "La ville qui aura cette fibre optique sera la prochaine Silicon Valley", assure à France24.com, Alissa Sheley, une responsable médias sociaux de 29 ans qui habite à Topeka/Google.
"Google roadrunner"
Ce Saint-Graal numérique semble, en tout cas, justifier aux yeux des habitants de la ville la dernière folie de Mr le maire. "J’ai été un peu surpris au début, c’est vrai, mais c’est finalement une manière plutôt originale de faire la promotion de notre candidature", reconnaît Lazone Grays, pdg d’Ipsa, une société de conseil informatique de Topeka.
L’équipe de hockey a été l’une des premières à succomber à cette "googlemania" et s’appelle désormais les Google roadrunners. Une équipe de handball, une bibliothèque et une école ont depuis suivi le mouvement. "J’ai l’impression que tous les jours un nouveau commerce change de nom", confirme à France24.com Lazone Grays. "Plusieurs de mes amis ont changé leur localisation sur Twitter en Google, KS, assure Alissa Sheley. En revanche, Facebook leur interdit de le faire !"
Mais Topeka n’est pas la seule ville à vouloir la fibre optique de Google. L’un de ses concurrents dans le Minnesota, Duluth, s’est pris au jeu. Dans une vidéo parodique, le maire de cette commune demande à ses concitoyens d’appeler leur aîné Google pour un garçon et Googlette si c’est une fille… Dans une autre vidéo, la ville de Sarasota, en Floride, assure que tout ça "c’est du vent parce que Topeka est une ville ennuyeuse et qu’à Duluth il fait froid".
"ToPikachu"
Si cette surenchère semble plus potache qu’autre chose, chaque ville avance tout de même des arguments plus sérieux. Ainsi, Sarasota rappelle que l’industrie du film d’animation est très forte sur son territoire. Topeka assure être un lieu qui a accompagné les grands changements du pays. "Nous avons été l’une des premières villes à nous opposer au mouvement esclavagiste au Kansas et nous avons été parmi les premières villes à bénéficier d’un chemin de fer", rappelle Alissa Sheley.
Topeka – qui signifie en indien Kansa "bon endroit pour cultiver les patates" - a aussi un passif de changement de nom. En 1998, la ville s’était transformée en "ToPikachu", en référence à un personnage du jeu les Pokemon, très à la mode à l’époque.