Cisco a présenté, ce mardi, un routeur 12 fois plus puissant que ceux de ses concurrents. Sur FRANCE 24, Laurent Blanchard, DG de Cisco France, estime que cette nouvelle machine va "permettre l'émergence d'une nouvelle génération d'Internet".
AFP - L'équipementier télécom américain Cisco a annoncé qu'il avait conçu un routeur 12 fois plus puissant que ses concurrents, permettant des connexions internet tellement rapides qu'il sera possible de télécharger en une seconde l'intégralité de la bibliothèque du Congrès.
Ce nouvel appareil, CRS-3, "est conçu pour servir de fondation à l'internet de nouvelle génération et donner le rythme d'une croissance phénoménale de transmissions vidéo, d'appareils portables et de nouveaux services en ligne, durant cette décennie et au-delà", a expliqué le groupe.
Le titre Cisco grappillait 0,04% à 26,14 dollars vers 17h30 GMT après la présentation de cet appareil, dont les analystes semblaient avoir du mal à saisir la portée alors que Cisco avait promis "une annonce importante qui changera pour toujours internet et son impact sur les consommateurs, les entreprises et les administrations".
Pour l'analyste Douglas McIntyre sur le site spécialisé 247WallSt.com, le marché a exprimé sa déception parce que le PDG de Cisco "a oublié de demander si un internet plus rapide était vraiment important, ou si les fournisseurs d'accès internet paieront pour".
Le CRS-3 revendique une capacité de transmission pouvant atteindre 322 terabits par seconde, soit 322.000 milliards de bits par seconde.
Cela veut dire, en théorie du moins, que ce routeur aurait la capacité de permettre à toute la population chinoise, enfants compris, d'être en visio-conférences simultanément.
Cisco a précisé que l'opérateur téléphonique AT&T avait déjà testé son appareil, d'un coût unitaire de 90.000 dollars, dans le cadre de l'expérimentation d'une "dorsale" de 100 gigabits entre la Nouvelle-Orléans et Miami (sud des Etats-Unis). Une dorsale est la partie centrale d'un réseau télécommunication permettant d'interconnecter des réseaux plus petits.
Cette initiative intervient un mois après que le géant de l'internet Google a annoncé son intention de devenir pionnier de l'accès à internet à très haut débit par l'installation dans les mois à venir de réseaux cent fois plus rapides que ceux utilisés actuellement par la plupart des Américains.
A titre de comparaison, le service en fibre optique de l'opérateur Verizon, l'un des plus rapides du marché américain, plafonne entre 30 et 50 megabits (30 à 50 millions de bits) par seconde, alors que Google ambitionne des liaisons à 1 gigabit (1 milliard de bits) par seconde.
AT&T n'a pas indiqué quel serait le débit chez le consommateur des réseaux bénéficiant de l'équipement Cisco.
John Chambers a indiqué pour sa part qu'il n'avait pas vocation à "concurrencer" les opérateurs.
"Nous serons partenaires des fournisseurs d'accès et ne concourrons jamais dans cet environnement", a-t-il assuré, tout en revendiquant un nouveau rôle pour son groupe, qui sera plus qu'un simple "plombier".
Mettre fin à l'engorgement et à la lenteur des réseaux internet est de plus en plus perçu comme une priorité, spécialement aux Etats-Unis, au fur et à mesure que se développe l'offre de programmes utilisant beaucoup de bande passante, spécialement en vidéo.
Cisco ayant lourdement misé sur le développement de la vidéo, le groupe est directement intéressé au développement de réseaux puissants sans lesquels ses services risquent de difficilement trouver preneurs.