La commission d'enquête sur l'invasion de l'Irak, en 2003, doit entendre le Premier ministre britannique, ce vendredi, qui était à l'époque Chancelier de l'Echiquier. Une audition qui intervient à quelques semaines seulement des législatives...
REUTERS - Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, doit être entendu ce vendredi par la commission d'enquête sur l'invasion de l'Irak en 2003, une audition à risques sur le plan politique à quelques semaines des élections législatives.
Son prédécesseur Tony Blair a fourni ses propres explications fin janvier, disant n'avoir aucun regret sur la décision d'envahir l'Irak, convaincu que Saddam Hussein représentait à l'époque une menace sérieuse pour la sécurité mondiale.
Avec Brown, qui exerçait les fonctions de Chancelier de l'Echiquier à l'époque, les questions devraient davantage porter sur le financement de la guerre, jugé insuffisant par certains.
Les proches de plusieurs des 179 soldats britanniques tués en Irak estiment que le manque de moyens a empêché l'armée d'équiper correctement les troupes, par conséquent exposées à des risques inutiles.
Elles ont demandé à la commission, dirigée par l'ancien haut fonctionnaire John Chilcot, de réclamer à l'actuel Premier ministre des explications sur ce point précis.
Manifestations de pacifistes
Plusieurs témoins déjà entendus par la commission, dont un ancien secrétaire à la Défense, ont déclaré que l'armée britannique avait manqué d'hélicoptères en Irak, obligeant les soldats à se déplacer dans des jeeps insuffisamment blindées et vulnérables aux bombes placées en bord de route.
La question du soutien financier à l'armée britannique reste un sujet de préoccupation majeure outre-Manche alors que 10.000 soldats sont toujours engagés en Afghanistan.
A l'approche d'élections législatives dont l'issue s'annonce incertaine selon les sondages Brown cherchera aussi à éviter tout impair politique.
"Je pense qu'ils seront contents lorsque cela sera passé. Il va y avoir des gros titres désagréables durant le week-end mais on passera à autre chose lundi", analyse Mark Wickham-Jones, professeur de sciences politiques à l'université de Bristol.
"Comme les auditions n'ont pas été particulièrement hostiles jusqu'à présent, je ne pense pas que ce sera un problème pour Brown. Il a suivi un entraînement intensif et (ses conseillers) ont passé beaucoup de temps à réfléchir à la ligne de conduite à adopter."
Initialement, aucune personnalité du gouvernement ne devait être entendue par la commission. Mais en janvier, Brown, pressé par l'opposition de s'exprimer avant les élections, a accepté de venir témoigner.
Concernant la justification de l'intervention militaire, le Premier ministre a donné le mois dernier des indices de ce que serait sa ligne de défense.
Il a expliqué que, pour lui, l'entrée en guerre se justifiait davantage par le fait que Saddam Hussein violait ses obligations internationales que par la présence présumée d'armes de destruction massives en Irak - dont nulle trace n'a jamais été retrouvée -, se démarquant ainsi de Tony Blair.
Des militants pacifistes ont prévu de manifester vendredi devant le bâtiment qui accueille la commission dans le centre de Londres. Ils entendent condamner la dépense de 8,5 milliards de livres pour la guerre en Irak.La Turquie reconnaît le massacre de chrétiens arméniens par les Ottomans mais nie qu'il ait fait plus de 1,5 million de morts et qu'il s'agisse d'un génocide, un terme utilisé par un grand nombre d'historiens occidentaux et des parlements étrangers.