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La légende Lotus revient sur les circuits

À l'occasion du Grand Prix de Bahreïn, l'écurie Lotus effectue son retour dans les paddocks. Un symbole, à l'occasion du 60e anniversaire de la création du championnat du monde de F1. Retour sur une équipe mythique née de l’esprit de Colin Chapman.

À l’orée de la saison 2010, à l'occasion de laquelle le 60e anniversaire de la création du championnat du monde de F1 sera célébré, France 24 se penche sur une écurie emblématique de l’histoire du sport automobile, le Team Lotus, qui effectue son grand retour dans les paddocks en 2010.

Lorsqu’en 1948, Colin Chapman, un ingénieur de la Royal Air Force, met au point sa première voiture autour d’un vieux châssis d’Austin Seven, Lotus est encore loin, très loin, d’avoir acquis ses lettres de noblesse. La MK1 est pourtant le point de départ d’une fabuleuse destinée sportive...

En 1958, une décennie après la naissance du bolide, Lotus s’engage pour la première fois dans le championnat du monde de Formule 1. Les débuts de la firme britannique sont particulièrement laborieux et poussent notamment son pilote phare de l’époque, Graham Hill, à claquer la porte à la fin de l’exercice 1959.

L’année suivante, Lotus suit le chemin tracé par son rival, Cooper, et mise sur un véhicule à moteur arrière. L’esthétique du modèle baptisé Lotus 18 est douteuse, mais ses performances étonnent. Une efficacité qui va convaincre l’écurie privée Rob Walker Racing de mettre l’une de ces voitures à disposition de son pilote star, Stirling Moss.

L’osmose entre le véhicule et son pilote est immédiate. Dès le moi de mai, Moss offre à la Lotus 18 sa première victoire en Grand Prix, à Monaco, et récidive plus tard dans l’année aux États-Unis. Un premier succès vécu comme un camouflet pour le Team Lotus, qui voit une équipe privée s’adjuger la première victoire historique de sa création.

Les déboires du Team Lotus vont se prolonger en 1962, avec deux nouvelles victoires du virtuose Stirling Moss à Monaco et au Nürburgring. Ce n’est qu’en toute fin de saison, au Grand Prix des États-Unis, que l’écurie officielle goûte enfin à la victoire, avec l’Écossais Innes Ireland. Un premier succès qui ne suffira pas à sauver la tête du pilote, qui sera limogé quelques semaines plus tard.

Éclosion d’une légende et drames en série

A l’orée de la saison 1962, c’est le tout jeune mais déjà prometteur Jim Clark qui devient leader de l’équipe. Une promotion qui marque le début d’une ère dorée pour le constructeur britannique. Clark concrétise dès 1963 la suprématie technique de son écurie en remportant sept des dix manches du championnat.

Après une saison 1964 plus mitigée, il réitère en 1965 et offre au Team Lotus un second titre. En 1967, pour la première fois de son histoire, Chapman décide d'associer deux pilotes expérimentés au sein de son écurie. Graham Hill, huit ans après avoir quitté l’écurie, retrouve le volant d’une Lotus.

L’année suivante, Jim Clark, ultra-favori du championnat, confirme sa suprématie dès l’ouverture de la saison en remportant le Grand Prix d’Afrique du Sud. Mais le 7 avril, le mythique pilote du Team Lotus trouve la mort à Hockenheim, au cours d’une épreuve de Formule 2.

L'événement est dramatique pour Chapman, d’autant plus que, quelques semaines plus tard, son remplaçant Mike Spence trouve lui aussi la mort au cours des 500 miles d’Indianapolis. Au terme de la saison 1968, Graham Hill remporte tout de même son premier titre estampillé Lotus, une maigre consolation pour la firme.

La Lotus 72, joyau de la firme

En 1969, fidèle à sa politique d’innovation perpétuelle, Chapman veut une nouvelle fois frapper un grand coup. Son pari : une voiture à transmission intégrale. Les débuts du 4x4 en Formule 1, catastrophiques, condamnent la saison de l’écurie mais finissent d’inscrire Lotus en précurseur des tendances à venir dans le sport automobile.

Chapman est un visionnaire. En 1970, après avoir évincé le vieillissant Graham Hill, il confectionne la monoplace qui inspirera quatre décennies de compétition automobile. Après un début de saison correct, le Team Lotus met sur le circuit le mythique modèle 72. Avec cette monoplace révolutionnaire, le jeune Autrichien Jochen Rindt, promu leader depuis l’éviction de Hill, survole le championnat et remporte quatre Grand Prix consécutifs.

Mais celui d’Italie a finalement raison de son outrageuse domination. Victime d’une défaillance mécanique en séance d'essais, il trouve la mort dans un accident. Un nouvel épisode tragique pour l’écurie britannique qui se conclut, lui aussi, sur un nouveau titre presque anecdotique, puisque l’avance prise par Rindt lui permet d’être sacré champion du monde à titre posthume.

C’est donc sur un nouveau titre que le Team Lotus ouvre une nouvelle décennie de son histoire mouvementée. Dans les années qui suivent, Chapman ne dérogera pas à la règle, en plaçant chaque année Lotus au devant des innovations de la discipline. Une politique qui offrira à la firme britannique quelques nouvelles heures de gloire, mais causera aussi sa perte au milieu des années 1990.

Quinze ans après avoir quitté les paddocks, Lotus est donc de retour, cette fois sous pavillon malaisien. En septembre 2009, les autorités de Kuala Lumpur ont décidé d'inscrire une équipe dénommée Lotus F1 Racing au championnat du monde de F1 2010 pour promouvoir le constructeur automobile national Proton, propriétaire de 80 % des part de Lotus Cars depuis 1996. L’écurie asiatique, basée à Norfolk, au Royaume-Uni, devra assumer un lourd héritage.

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