, envoyé spécial à Vancouver – Si les chiffres officiels ne sont pas encore disponibles, les organisateurs de Vancouver savent déjà qu'ils sont assurés d'une médaille dans l'une des disciplines les plus redoutées des Jeux olympiques : la fréquentation des stades.
Les spectateurs, canadiens et étrangers, ont répondu présent à l’appel olympique. Que ce soit au Canada Place, lorsque l’équipe nationale de hockey sur glace inflige une correction à sa grande rivale russe, au Pacific Coliseum pour le patinage artistique, ou encore au Richmond Oval. Le public emplit les stades et s'enflamme pour toutes les épreuves.
Les organisateurs poussent de longs soupirs de soulagement. Même si les chiffres officiels de la fréquentation des Jeux ne sont pas encore disponibles, les rangées de sièges vides autour des patinoires de Turin lors des derniers Jeux d’hiver ne sont plus qu'un mauvais souvenir.
"Même au curling, les spectateurs font la ola !"
“J’ai fait les Jeux de Calgary et il y avait du monde mais ce que je vois, ici, à Vancouver, dépasse toutes mes attentes, s’enthousiasme la porte-parole du comité olympique canadien et ancienne médaillée d’or, Nathalie Lambert. La foule est là. Quelque soit le sport, sur tous les sites, on se croirait dans une finale de la Coupe Stanley en hockey." La Coupe Stanley récompense chaque année la meilleure équipe de hockey d’Amérique du Nord, une véritable religion dans le pays.
"Même au curling, pour un match de phase préliminaire, c’était plein et les gens faisaient la ola !” poursuit-elle.
Depuis leur commercialisation, les trois quarts des 1,6 million de billets - le reste étant réservé aux médias et à la famille olympique - sont partis comme des petits pains. “Notre préoccupation est de faire en sorte que chaque billet acheté aille à une personne qui va vraiment venir au stade pour grossir la foule, explique Sébastien Théberge du Comité organisateur des Jeux de Vancouver (Covan). De ce point de vue, je pense qu’on a atteint nos objectifs. On voulait surtout éviter les grandes plages vides comme c’était le cas dans certains Jeux olympiques". Et d'ajouter : "Même la participation à l’extérieur des stades de Vancouver est extraordinaire, dans une ville qui n’a pas la réputation d’être fêtarde.”
Vente aux enchères des billets
Pour la toute première fois, un comité organisateur encadre et participe activement à la revente de billets qu’il a lui-même émis et parfois déjà vendus. Le but : générer plus de bénéfices. Un système de redistribution des billets qui ne manque pas de choquer nombre d’observateurs extérieurs fraîchement débarqués en Colombie-Britannique, où la revente de billets est une activité parfaitement légale. “N’importe qui peut revendre, mais le revendeur ne peut ajouter au prix d’origine que les frais encourus lors de l’achat du billet", nuance Sébastien Théberge.
"Il a fallu qu’on éduque les consommateurs à ce sujet, qu’on les protège en les encourageant notamment à acheter ou à revendre à travers notre site où on a lancé une vente aux enchères de certains billets. Si les gens sont prêts à payer un surcoût pourquoi ne pas en profiter pour financer les Jeux ?”
Résultat : des billets sont proposés à 1 000 dollars (près de 700 euros) à l’extérieur du stade où se déroulait le match de hockey entre le Canada et les Etats-Unis ? “On en a vendu pour 3 000 dollars (environ 2000 euros) sur notre site”, répond Sébastien Théberge. Pendant ce temps-là, le Covan vient d’annoncer que son site vient de battre le record de fréquentation dans l'histoire des Jeux.