
Le président américain a invité une quarantaine d'élus républicains et démocrates à débattre, lors d'une séance retransmise à la télévision, de la remise à plat du système d'assurance maladie. Il espère que ce sommet ne sera pas un "spectacle".
AFP - Le président des Etats-Unis Barack Obama a espéré jeudi que le "sommet" qu'il a convoqué pour sauver sa réforme de l'assurance maladie ne serait pas un "spectacle politique", en inaugurant l'événement télévisé face à une quarantaine d'élus républicains et démocrates.
"J'espère que ce ne sera pas un spectacle politique que nous jouerons devant les caméras pour nous critiquer", a affirmé le président en introduction à ce sommet à Blair House, à quelques pas de la Maison Blanche.
Alors que la réforme, projet phare du début de sa présidence, s'est retrouvée bloquée au Congrès, M. Obama a pressé les élus de s'intéresser à leurs points de convergence plutôt qu'aux divergences.
"Nous savons tous que c'est urgent, et malheureusement dans l'année passée (...) c'est devenu une bataille très idéologique, c'est devenu une bataille très partisane, et je pense que la politique a fini par prendre le dessus sur le bon sens", a plaidé le président au début de cet événement censé durer au moins six heures.
La Maison Blanche, qui a divulgué lundi sa propre version du projet de réforme, a encadré les discussions en les divisant en thèmes présentés par des hiérarques de l'administration: outre M. Obama lui-même, son vice-président Joe Biden et sa ministre de la Santé Kathleen Sebelius.
M. Obama, qui veut réformer un dispositif coûteux, porteur de lourds déficits et laissant des dizaines de millions d'Américains sans couverture, a dû réviser sa stratégie après la perte par ses alliés de leur majorité qualifiée au Sénat le 19 janvier, lors d'une élection partielle.
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Après la Chambre, les sénateurs venaient d'adopter leur version de la réforme, mais les deux textes devaient encore être réunis, objectif devenu irréalisable vu l'intransigeance de républicains dotés d'une minorité de blocage.
Face aux critiques sur l'opacité des négociations pendant l'élaboration des textes et vu le succès de relations publiques enregistré par M. Obama lors d'un débat avec des élus républicains le 29 janvier, la Maison Blanche a souhaité que le sommet soit diffusé intégralement à la télévision. Les républicains ont été prompts à dénoncer une "publicité télévisée".
Interrogé jeudi matin sur CNN, le porte-parole de la Maison Blanche a nié que cette réunion soit un "spectacle". "Nous allons écouter un grand nombre d'idées. J'espère que les participants des deux côtés (...) viendront avec l'esprit ouvert", a dit Robert Gibbs.
Le chef de l'opposition au Sénat, Mitch McConnell, a assuré que lui et ses collègues parlementaires se rendraient au sommet pour discuter "de bonne foi". Mais son camp exige que M. Obama et ses alliés abandonnent leur plan actuel.
Mercredi, le président a avait assuré que "notre proposition contient de bonnes idées de démocrates, de républicains et d'experts en assurance maladie venus de l'ensemble de l'échiquier" politique.
Mais en même temps que ces appels à la coopération, aux résultats incertains à moins de neuf mois d'élections législatives où les républicains espèrent d'importants gains en sièges, les élus démocrates ont évoqué au grand jour une stratégie en cas d'échec du sommet de Blair House.
Il s'agirait d'avoir recours à une procédure exceptionnelle qui permettrait de faire passer la réforme en force au Sénat via un vote à la majorité simple, en s'affranchissant de toute tentative de blocage. Elle est toutefois réservée aux projets relatifs aux dépenses de l'Etat, ce qui limiterait la portée du plan.
Le sénateur républicain Lamar Alexander, qui intervenait jeudi matin après M. Obama, a pressé les démocrates de renoncer à cette manoeuvre.