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Le PS contre-attaque dans l'affaire Soumaré, malaise à l’UMP

À gauche, les critiques fusent pour dénoncer les attaques, en partie infondées, qui visent le candidat socialiste aux régionales dans le Val-d’Oise, Ali Soumaré. L'un des faits qui lui était reproché concerne, en réalité, un homonyme.

L’affaire Soumaré continue d’empoisonner le climat de la campagne pour les élections régionales, qui semble désormais uniquement tourner autour du passé judiciaire du candidat socialiste dans le Val-d’Oise. Victime d’une "campagne de mensonges et de manipulation" pour le Parti socialiste (PS), Ali Soumaré s’est vu imputer par erreur une condamnation judicaire par des élus du parti présidentiel, l'UMP.

Après avoir été taxé de "joueur réserve" de l’équipe de football du Paris-Saint-Germain, le jeune homme de 29 ans a été qualifié de "délinquant multirécidiviste chevronné" par le maire UMP de Franconville, Francis Delattre, qui affirmait détenir les preuves de ses accusations. Mais le procureur de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry, a indiqué hier que l'une des affaires qui était reprochée au jeune homme concernait, en réalité, un homonyme.

"Bêtises", "excuses" et "amateurisme"

Cette erreur a fait bondir le PS, qui s'est empressé de brocarder les "bêtises" de l’UMP à travers la voix du maire de Paris, Bertrand Delanoë. "Elle doit demander des excuses à tous les Franciliens", a poursuivi celui-ci, en parlant de la tête de liste de l'UMP en Île-de-France, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse.

À droite, les réactions n’ont pas été tendres non plus. Ainsi, le députe UMP de Seine-Saint-Denis, Éric Raoult, a-t-il dénoncé l’"amateurisme" de la campagne menée par son parti, profitant de l’occasion pour critiquer Valérie Pécresse, avec qui il avait eu un accrochage au moment de l'élaboration des listes pour les régionales dans son département.

De son côté, la chef de file de l’UMP dans la région capitale, qui s’était jusque là refusée à commenter l‘ "affaire", a publié un communiqué dans lequel elle condamne "l'initiative […] qui a conduit à évoquer à l’égard d’Ali Soumaré une condamnation prescrite, ainsi qu’à lui imputer la condamnation d’un homonyme".

Source : Sciences Po TV

Les cinq affaires qui ont été reprochées à Ali Soumaré par le maire de Franconville, Francis Delattre :


• Vol aggravé avec usage de carte de paiement contrefaite, jugé en février 1997. C’est cette accusation qui vise un homonyme d’Ali Soumaré.

• Vol aggravé remontant à 1999. Il a reconnu les faits et assure qu’il s’agit d’"une erreur de jeunesse dont [il a] tiré les conséquences".

• Conduite sans permis en mai 2009. Son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, indique que "le dossier est en cours" et qu’"aucune ordonnance n'a été signifiée" à son client. Il précise qu'il va déposer une plainte pour violation du secret professionnel dans ce dossier.

• Rébellion à agents de la force publique en juillet 2009. Ali Soumaré a été condamné en première instance à deux mois de prison ferme. Une peine suspendue, l’accusé ayant fait appel lundi dernier.

• La dernière affaire concernerait des "violences ayant entraîné une intervention temporaire de travail (ITT) de moins de huit jours en 2008", selon l’avocat d’Ali Soumaré. Le procureur de la République de Pontoise n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.