Sextuple championne du monde de ski-cross, Ophélie David est la grande favorite de l'épreuve qui fait ses débuts comme discipline olympique. Cette maman-championne de 32 ans pourrait être l'une des dernières chances de médaille française.
Skieuse française la plus titrée du moment, Ophélie David n’en demeure pas moins assez méconnue du grand public. Détenant le titre de championne du monde en ski-cross depuis 2004, elle est aussi, depuis 2007, championne des X-Games, les olympiades des sports extrêmes où cette discipline a vu le jour dans les années 1990. Capitalisant un total de 35 podiums, dont 21 victoires en Coupe du monde, la fille adoptive de l’Alpe d’Huez écrase la concurrence par son expérience et son agressivité sur les pistes.
A 32 ans, la maman-championne (elle est la mère d'une petite Lilou âgée de 10 ans) sait aussi que son statut de favorite n’est pas synonyme de médaille. D'autres ont connu la déception avant son passage, mardi, sur la piste de Cypress Mountain, comme Guilbaut Colas en ski de bosses et Pierre Vaultier en snowboard-cross, épreuve qu'elle a suivie avec attention. "Le favori tombe de plus haut. Sortir en quarts, c'est une énorme déception", admet-elle, "peinée" par ces échecs, sans toutefois "s'être projetée en eux". Parce que chaque cas est différent, "qu'on ne fait pas du copier-coller". Parce que "les aléas du sport sont peut-être plus forts aux Jeux," dit-elle.
La Française préfère penser aux favoris qui ont gagné, tel Shaun White, "qui a explosé tout le monde" dans l’épreuve de snowboard half-pipe, et le biathlète Jason Lamy-Chappuis "qui fait une super médaille d'or". Cet or, elle est venue le chercher au Canada avec l'équipe de France. Que de chemin parcouru depuis sa première expérience olympique en 1994 à Lillehammer, où elle était venue en slalomeuse "touriste" sous les couleurs de la Hongrie, pays natal de son père. "Les dispositions et les ambitions sont différentes, dit-elle. Je suis plus impliquée car j'ai un coup à jouer." La France tient peut-être là l’une de ses dernières chances de médaille de ces JO, où seul le biathlon et le snowboard français se sont pour l’instant distingués.