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Échauffourées entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à Hébron

Des heurts ont opposé, lundi, à Hébron (Cisjordanie), l'armée israélienne et des manifestants palestiniens venus protester contre la décision de l'État hébreu d'inscrire le Caveau des patriarches au patrimoine archéologique d'Israël.

REUTERS - La décision d'Israël d'inclure le Caveau des patriarches parmi les sites juifs à restaurer a provoqué lundi des manifestations de colère de centaines d'habitants arabes de Hébron.

Les manifestants s'en sont pris aux soldats israéliens en leur lançant des pierres. Ceux-ci ont riposté à coups de gaz lacrymogènes et les forces de sécurité palestiniennes ont dû de déployer pour disperser la foule.

Sous la pression de ministres ultra-nationalistes de sa coalition, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a inscrit dimanche le Caveau des patriarches de Hébron et la Tombe de Rachel, entre Bethléem et Jérusalem, sur une liste de 150 sites archéologiques juifs et sionistes à réhabiliter.

Ces deux sites ont été conquis lors de la guerre de 1967 et, en prenant cette décision, le chef du gouvernement a "mis le feu aux poudres", a déclaré le maire de Hébron, Khaled Esseleh, qui a toutefois exprimé l'espoir qu'il n'y aurait pas d'autres violences.

 Pour sa part, le gouvernement palestinien a dénoncé une "décision conforme à la politique israélienne de renforcement de l'occupation en violation flagrante du droit international". Il l'a estimée susceptible d'"envenimer le conflit".

Le Caveau des patriarches, que les musulmans appellent la mosquée d'Ibrahim (Abraham), abrite, selon la tradition, les dépouilles de figures bibliques communes aux deux religions que sont Abraham, Isaac, Jacob, Sarah, Rebecca et Leah.

En 1994, un colon juif extrémiste y avait massacré 29 fidèles musulmans avant d'être lynché à mort par la foule.

Hébron est de longue date le théâtre de fortes tensions entre les 150.000 Arabes qui y résident et quelque 400 colons ultra-nationalistes installés au coeur de la ville.

Robert Serry, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, s'est déclaré préoccupé par l'initiative israélienne.

"J'invite Israël à ne pas prendre de mesures sur le terrain qui sapent la confiance et préjugent des négociations, dont la reprise devrait être la plus haute priorité partagée par tous ceux qui veulent la paix", a-t-il dit.