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Jean-Pierre Treiber s'est pendu dans sa cellule à Fleury-Mérogis

Le principal suspect du double meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004 a mis fin à ses jours dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Il aurait laissé un message avant de se suicider.

Principal suspect du double meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004, Jean-Pierre Treiber s'est pendu dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). "Le corps a été découvert par des surveillants pénitentiaires à 7 heures à l'occasion d'une ronde", a déclaré, ce samedi en fin de matinée, le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier.

Selon le syndicat Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap), l'ancien garde forestier a laissé un message dans lequel il écrit en avoir "marre" d’être traité comme un "criminel". D'après lepoint.fr, il expliquerait qu'il ne supporte plus de ne plus voir les gens qu'il aime.

Agé de 47 ans, Jean-Pierre Treiber, qui a toujours clamé son innocence, devait comparaître devant les assises de l'Yonne en avril 2010 pour les meurtres de la fille du comédien Roland Giraud et de son amie Katia Lherbier, âgées respectivement de 36 et 32 ans. Les corps sans vie des deux femmes avaient été retrouvés en novembre 2004 au fond d'un puisard dans la propriété de Treiber à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne). 

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Réaction de Guillaume Didier, porte-parole du ministère de la Justice
Jean-Pierre Treiber s'est pendu dans sa cellule à Fleury-Mérogis

Le 8 septembre 2009, le suspect était parvenu à s’évader de la maison d'arrêt d'Auxerre en se dissimulant dans un carton. Arrêté après dix semaines d’une cavale aussi médiatique que rocambolesque, l’ancien garde forestier avait finalement été écroué à Fleury-Mérogis, une prison "plus adaptée au profil de M. Treiber", selon le procureur d'Auxerre, François Pérain.

"Un suicide prévisible"

"Non seulement il arrive à s’évader mais en plus il se suicide en prison ! C’est épouvantable pour les familles", s’emporte Christophe Gautier, co-auteur de "L’affaire Giraud", sur l’antenne de FRANCE 24.

De fait, la mort de Treiber met fin à l'action de la justice et "les familles ne sauront jamais la vérité sur cette terrible affaire", explique l’écrivain, d’autant plus révolté que, selon lui, "ce suicide était absolument prévisible". Interrogé sur Europe 1, l'acteur Roland Giraud s'est dit "effondré".

Après avoir été arrêté pour la seconde fois en novembre, Jean-Pierre Treiber avait averti par le biais de son avocat qu’il ne lui restait que deux solutions s’évader ou "s’accrocher" ["se pendre aux barreaux", dans le langage carcéral].

Depuis son évasion, Jean-Pierre Treiber, seul en cellule, faisait l'objet d'une surveillance renforcée dans un quartier d'isolement de Fleury-Mérogis, "un des lieux les plus sécurisés et surveillés d’Europe", selon Christophe Gautier. "Toutes les heures, les surveillants pénitentiaires vérifi[aient] que le détenu n'a[vait] pas tenté de se suicider", a confirmé sur FRANCE 24 le porte-parole du ministère de la Justice.

L’Ufap ainsi que le syndicat Force ouvrière pénitentiaire ont indiqué que Treiber avait utilisé les draps de la prison pour se pendre. Sa cellule ne disposait pas du kit anti-suicide, mis en place en 2009 par le ministère de la Justice, qui comprend notamment des draps indéchirables et un matelas anti-feu.

Une enquête judiciaire par le parquet d'Evry a été ouverte. La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a ouvert une enquête administrative. L'inspection des services pénitentiaires est attendue sur place ce samedi.

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Réaction de Christophe Gautier, co-auteur de "l'Affaire Giraud"
Jean-Pierre Treiber s'est pendu dans sa cellule à Fleury-Mérogis

Tags: Justice, France,