Les accrochages meurtriers entre le Hamas et les forces de sécurité égyptiennes, près de Rafah, risquent d'aggraver les tensions entre l'Égypte et l'organisation islamiste, accusée par Le Caire d'être responsable des raids israéliens.
Reuters - Un garde-frontière égyptien et un jeune Palestinien ont été tués dimanche au cours d'accrochages entre le Hamas et les forces de sécurité égyptiennes, alors que des habitants de la bande de Gaza cherchaient à fuir les bombardements israéliens sur l'enclave.
Un autre policier égyptien a reçu une balle à la jambe, a-t-on indiqué dans les milieux de la sécurité égyptienne.
Les incidents ont eu lieu près du point de passage de Rafah, où la police égyptienne tirait des coups de semonce pour tenter de repousser des dizaines de Palestiniens qui venaient de franchir le mur frontalier.
Ces événements sont de nature à aggraver les tensions entre Le Caire et le Hamas. L'Egypte accuse le parti islamiste d'être responsable de l'attaque israélienne, qui a fait près de 300 morts en deux jours.
Selon des témoins, des dizaines de Palestiniens sont passés de Gaza en Egypte dans la confusion qui régnait, tandis que la police égyptienne anti-émeute tirait des coups de feu en l'air.
Un correspondant de Reuters a dit avoir rencontré du côté égyptien de la frontière plusieurs Palestiniens qui lui ont dit être passés par des brèches dans le mur séparant l'Egypte du petit territoire côtier palestinien.
Des réfugiés palestiniens ont commencé à entrer en Egypte une heure après un raid aérien israélien qui visait des tunnels transfrontaliers.
Une quarantaine de Palestiniens entrés illégalement ont été arrêtés, a ensuite indiqué un responsable égyptien.
Des hôpitaux de Gaza ont fait état de dix personnes blessées par les tirs de la police égyptienne. La télévision nationale égyptienne a rapporté de son côté qu'un garde-frontière avait été abattu par les forces de sécurité du Hamas.
Dans la ville de Gaza, un médecin a déclaré qu'un Palestinien de 21 ans avait succombé à ses blessures dans un hôpital de Rafah après avoir été atteint par balle au cours d'affrontements avec les forces de sécurité égyptiennes.
Depuis plusieurs mois, l'Egypte coopère avec les Israéliens pour limiter les passages à sa frontière avec la bande de Gaza, notamment pour combattre la contrebande et la circulation des groupes armés.
L'Egypte avait décidé dimanche matin de rouvrir le principal point de passage exclusivement pour laisser entrer des blessés palestiniens, mais le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a accusé le Hamas, qui contrôle Gaza, d'empêcher ces blessés de gagner son pays.
En janvier, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient franchi la frontière égyptienne après que des hommes du Hamas eurent ouvert des brèches dans le mur. Il avait fallu des jours aux autorités égyptiennes pour les persuader de repartir.