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"L'Iran ne croit pas en l'arme atomique"

L'Iran, par la voix de son guide suprême, l'ayatollah Khamenei, a démenti vouloir se procurer l'arme atomique, jugeant "sans fondement" les craintes formulées par le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le guide suprême de l'Iran et commandant en chef de ses forces armées, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré vendredi que Téhéran ne croyait pas en l'arme atomique et ne cherchait pas à l'obtenir, a rapporté la télévision publique.

"Récemment, des responsables occidentaux et américains ont répété des commentaires dépassés et absurdes selon lesquels l'Iran cherche à construire des armes atomiques", a-t-il déclaré.

"En aucun cas, nous ne croyons en l'arme atomique et nous ne cherchons pas à l'obtenir", a-t-il martelé devant un parterre de hauts responsables militaires dans le sud du pays, où l'Iran a lancé son premier destroyer.

Le dernier rapport de l'AIEA "sans fondement"

Par ailleurs, le représentant iranien auprès de l'AIEA a jugé "sans fondement" les craintes formulées dans un nouveau rapport par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)

"J'ai déclaré à de nombreuses reprises que lorsqu'ils nous ont montré ces documents, aucun d'entre eux n'étaient confidentiel ou ne portait de sceau secret", a déclaré le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, en référence à des documents utilisés par l'Agence basée à Vienne pour étayer ses soupçons.

"Il est donc prouvé que tous les documents ont été montés de toute pièces, sont sans fondement et n'ont aucune validité", a-t-il déclaré à l'agence iranienne Fars.

Dans un rapport confidentiel obtenu jeudi par l'AFP, l'AIEA se dit inquiète des informations sur les activités nucléaires de l'Iran, selon lesquelles Téhéran pourrait être en train de fabriquer l'arme atomique.

"L'information dont dispose l'agence (...) soulève des inquiétudes sur l'existence potentielle d'activités secrètes passées ou présentes de l'Iran liées au développement d'une charge nucléaire pour un missile", a déclaré le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano dans son premier rapport adressé au Conseil des gouverneurs de l'agence onusienne.

L'AIEA a ainsi fait pour la première fois état de ses inquiétudes concernant des activités en cours de l'Iran alors que dans les précédents rapports il n'était question que d'activités passées.

En visite dans le sud de l'Iran, où la marine iranienne a lancé son premier destroyer, le guide suprême de l'Iran et commandant en chef de ses forces armées, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé vendredi que son pays ne  cherchait pas à acquérir la bombe atomique.

"En aucun cas, nous ne croyons en l'arme atomique et nous ne cherchons pas à l'obtenir", a-t-il martelé devant un parterre de hauts responsables militaires, selon la télévision d'Etat.

Une coopération difficile avec l'AIEA

L'AIEA tente depuis plusieurs années années de vérifier la nature des activités nucléaires iraniennes.

Fin 2007, un rapport du renseignement américain avait laissé entendre que l'Iran aurait arrêté en 2003 un programme secret pour fabriquer l'arme nucléaire. Mais le rapport Amano pourrait donner des arguments à ceux, qui, dans les capitales occidentales et en Israël, soupçonnent Téhéran d'avoir secrètement continué à développer ce programme.

Le rapport note que "l'Iran n'a pas fait preuve de la coopération nécessaire qui permettrait à l'agence de confirmer que tout le matériel nucléaire en Iran est utilisé pour des activités pacifiques".

M. Soltanieh a réaffirmé que l'Iran ne suspendrait pas ses programmes nucléaires, mais qu'il ne cesserait pas non plus de coopérer avec l'AIEA.

Il a toutefois affirmé que cette coopération ne dépasserait pas le cadre fixé par les statuts de l'AIEA et que son pays n'appliquerait pas les demandes contenues dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Ce dernier a voté trois séries de sanctions contre l'Iran pour l'obliger à suspendre ses activités nucléaires suspectes.

Washington, qui tente de rallier ses partenaires au Conseil de sécurité à l'idée de nouvelles sanctions contre l'Iran, avait indiqué jeudi soir que ce rapport démontrait que l'Iran ne respecte pas ses obligations internationales.

"Nous avons toujours dit que si l'Iran échouait à respecter ses obligations internationales, il y aura des représailles", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

Vendredi, Paris a indiqué que le rapport de l'Agence montrait "combien il est urgent d'agir avec détermination pour répondre à l'absence de coopération de l'Iran". Berlin a estimé que le rapport "confirme les sérieuses inquiétudes" à l'égard du nucléaire iranien.