![Les putschistes suspendent la Constitution et dissolvent les institutions Les putschistes suspendent la Constitution et dissolvent les institutions](/data/posts/2022/07/15/1657879830_Les-putschistes-suspendent-la-Constitution-et-dissolvent-les-institutions.jpg)
L'annonce a été faite sur la télévision et la radio publiques au nom du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (photo). Elle intervient après le coup d'État perpétré dans la journée. Un couvre-feu est imposé et les frontières fermées.
Les militaires qui ont mené un coup d'Etat au Niger jeudi après-midi ont pris la parole sur la télévision et la radio publiques, dans la soirée. Les leaders du putsch ont annoncé la suspension de la Constitution et la dissolution de toutes les institutions du pays. La déclaration a été lue par le colonel Goukoye Abdul Karimou, porte-parole du "Conseil Suprême pour le Rétablissement de la Démocratie" (CSRD) formé par les putschistes.
Les putschistes ont également annoncé l'imposition d'un couvre-feu jusqu'à 6h vendredi matin, ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Plus tôt, l’arrestation du président Mamadou Tandja a été confirmée par l’agence de presse Reuters, citant trois sources militaires. L’opération est dirigée par un officier, le commandant Adamou Harouna, toujours selon Reuters.
"Ca s'est passé à l'issue d'un conseil des ministres, il semblerait que le président Tandja soit à l'heure actuelle entre les mains des mutins et que les membres du gouvernement soient eux-même retenus", a déclaré à l'AFP un diplomate français, en fin d’après-midi.
"Nous ne savons pas ce qui se passe (...) mais nous avons nos portables et nous sommes là où devait se dérouler le Conseil des ministres. Ils ont emmené le président", a confirmé un membre du gouvernement, toujours sous couvert de l'anonymat.
Situation confuse
Des tirs d'armes automatiques ont été entendus à Niamey vers 13H30 heure locale,
(12H GMT), près du quartier du Palais présidentiel, où se tenait un conseil extraordinaire des ministres, sous l’égide du président Tandja. Depuis le début du coup de force, au moins trois soldats auraient perdu la vie, selon des témoins. "Les rues de la capitale sont désertes, mais il y a des mouvements de troupe autour des principales casernes de la capitale", indiquait le rédacteur en chef Afrique de RFI, Jean-Karim Fall, à 18h (heure de Paris).
La France a demandé à ses ressortissants à Niamey de rester confinés chez eux, a-t-on appris de sources diplomatiques. Air France a décidé de suspendre ses vols vers le Niger à la suite des troubles.
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Crise politique accrue depuis août
Ce coup d'Etat intervient alors que le pays traverse une crise politique. Le président Mamadou Tandja, 71 ans, au pouvoir depuis 1999, a dissous le Parlement et fait adopter, en août, une réforme constitutionnelle qui lui permet de se maintenir au pouvoir trois ans supplémentaires - au-delà du terme de son deuxième mandat, prévu initialement en décembre. Un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, qui se déroule sous l'égide d'un médiateur ouest-africain, a été temporairement suspendu jeudi dernier.
"Le président nigérien Mamadou Tandja a décidé de se maintenir au pouvoir envers et conter tout. Il a modifié la constitution, il a dissous la Cour constitutionnelle et le Parlement. C’est un pays qui a vécu beaucoup de coups d’État avant l’arrivée de Tandja au pouvoir par les urnes, en 1999. C’est vraisemblablement une tentative de coup d’Etat comme le Niger en a déjà connus", a affirmé Antoine Glazer, directeur de La lettre du continent, sur l’antenne de France 24.