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Le gouvernement se donne jusqu'à l'automne pour mener la réforme des retraites

À l’issue du sommet social réunissant patronat et syndicats à l’Élysée ce lundi matin, le président Nicolas Sarkozy a annoncé que le gouvernement avait jusqu'à début septembre pour élaborer la réforme des retraites.

Le chef de l’État a tenté, lundi matin, de rassurer les syndicats, qui redoutaient une loi sur les retraites dès juillet, en leur promettant que le gouvernement se donnerait jusqu’à l’automne pour élaborer la prochaine réforme des retraites. "Compte tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver le système de retraite, nous ne pouvons plus différer les décisions" a déclaré Nicolas Sarkozy à la presse à la fin d'un sommet social de deux heures et demie. "Au début septembre, le gouvernement déposera un texte," a-t-il ajouté.

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Le gouvernement se donne jusqu'à l'automne pour mener la réforme des retraites

Le président a salué le "climat sérieux et responsable" de la réunion qui s’est tenue à l’Élysée en présence de sept ministres et secrétaires d'Etat, des syndicats et du patronat. Ce sommet social, le troisième du mandat de Nicolas Sarkozy, avait pour but de fixer l’agenda de la réforme sans aborder son contenu.

Concertation début avril

Cette nouvelle réforme a pour objectif de pallier aux insuffisances de la précédente, votée en 2003, qui ne permet plus d’assurer à terme l’équilibre des différents régimes face au vieillissement de la population. Selon l’Insee, le déficit de la branche vieillesse de la sécurité sociale pourrait passer de 10,7 à 68,8 milliards d’euros ces 40 prochaines années.

Pour lutter contre cette perte, le gouvernement, qui exclut déjà une hausse des prélèvements obligatoires, peut faire jouer deux curseurs : la durée de cotisation pour bénéficier d'une pension à taux plein, actuellement fixée à 41 ans, et revenir sur l'âge légal du départ à la retraite (60 ans à ce jour).

Les partenaires sociaux et le gouvernement se sont mis d’accord lundi pour engager comme prévu la concertation début avril, date de la remise du rapport du Conseil d’orientation sur les retraites. L’étude des différentes pistes pourrait ensuite être confiée à une commission des sages, à l’image de celle qui avait planché sur la taxe-carbone.

Les syndicats mobilisés

En sortant de l’Élysée, plusieurs dirigeants syndicaux se sont dits soulagés que le texte ne soit pas introduit pendant l'été, tout en s’inquiétant d’un calendrier serré. "Si les discussions ne sont pas arrivées au bout sur le fond, il serait bien qu'on puisse prolonger le débat d'un mois ou deux", a ainsi souhaité le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.

Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, l’agenda oblige à ne "pas perdre de temps" pour mobiliser les salariés. Les organisations syndicales, à l’exception de Force ouvrière, sont censées se retrouver ce lundi soir pour fixer la date d’un mouvement général. Un sondage publié dimanche dans "Ouest-France" devrait les encourager à se mobiliser : celui-ci montre que 59 % des personnes interrogées sont défavorables à un recul de l'âge du départ à la retraite et 55 % à un allongement de la durée de cotisations.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, qui plaide pour un relèvement de l'âge légal de départ, s’est, elle, montrée optimiste quant à la possibilité d’obtenir un consensus.