Le parti du Premier ministre Morgan Tsvangirai, le MDC, déplore que les négociations au sein du gouvernement d'union soient "dans une impasse", accusant le parti du président Mugabe d'essayer de "gagner du temps".
AFP - Le parti du Premier ministre au Zimbabwe a appelé vendredi à la tenue d'élections, estimant que les négociations au sein du gouvernement d'union avec le camp du président Robert Mugabe étaient dans une "impasse".
"Nous sommes dans une impasse", a déclaré devant la presse le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa.
"Les gens en ont assez, il veulent que nous mettions fin à ces disputes. Si le blocage persiste alors notre ligne est de tenir des élections libres", a-t-il ajouté.
"Nous disons que la situation est bloquée", a insisté M. Chamisa. Le parti du président, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF) "essaye de gagner du temps et de nous pousser à parler de pourparlers jusqu'à Noël. Nous devons mettre un point final à ces négociations."
Le président Mugabe, 85 ans dont 29 au pouvoir, s'est vu contraint d'accepter il y a un an un partage du pouvoir avec son rival Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre d'un gouvernement d'union, afin d'extraire le pays d'un marasme économique et politique sans précédent.
En dépit de nets progrès dans la vie quotidienne, grâce notamment à l'abandon de la monnaie nationale vidée de toute substance, le gouvernement fonctionne cahin-caha, otage des dissensions entre la Zanu-PF et le MDC.
Dès le jour de la prestation de serment du gouvernement, le climat a été empoisonné par l'arrestation pour "sabotage" du trésorier du MDC, Roy Bennett, pourtant vice-ministre désigné de l'Agriculture.
Le MDC déplore la nomination unilatérale de hauts responsables par le président, la poursuite des violences et tortures contre ses partisans et la partialité des médias d'Etat.
La Zanu-PF accuse le MDC de ne rien faire pour obtenir la levée des sanctions occidentales, qu'elle rend responsables de tous les maux de l'économie bien qu'elles soient limitées au président et à ses proches.