logo

Quatre employés du géant minier Rio Tinto, dont un ressortissant australien, ont été inculpés par la justice chinoise. Ils sont accusés d'avoir accepté des pots-de-vin et d'avoir violé la loi sur les secrets commerciaux.

AFP - La Chine a inculpé quatre employés du géant minier anglo-australien Rio Tinto, accusés d'avoir accepté des pots-de-vin et d'avoir violé la loi sur les secrets commerciaux, a rapporté mercredi l'agence Chine nouvelle.

Les quatre employés, parmi lesquels le directeur de Rio Tinto à Shanghai, l'Australien Stern Hu, sont accusés d'"avoir usé de leur position pour obtenir des bénéfices pour des tiers et d'avoir sollicité ou accepté à plusieurs reprises des pots-de-vin", selon l'agence officielle.

Ils sont également accusés d'"avoir proposé de l'argent ou d'autres moyens illégitimes pour obtenir à plusieurs reprises des secrets commerciaux d'entreprises sidérurgiques chinoises, ce qui a eu de graves conséquences pour ces entreprises".

Le dossier sera traité par le tribunal intermédiaire numéro un de Shanghai, a-t-elle précisé, sans préciser quelles peines encouraient les quatre inculpés.

Le tribunal était injoignable mercredi soir (heure locale).

Une porte-parole de l'ambassade australienne à Pékin a indiqué ne pas être au courant des inculpations, renvoyant sur le gouvernement de son pays pour tout commentaire.

En Australie, un porte-parole de Rio Tinto a refusé de s'exprimer, tout comme une porte-parole du ministre des Affaires étrangères.

M. Hu et trois collègues chinois, Wang Yong, Ge Minqiang et Liu Caikui, avaient été interpellés et emprisonnés le 5 juillet sous l'accusation initiale de vols de secrets d'Etat et d'espionnage.

Les charges ont été réduites en août, devenant "vol de secrets commerciaux" et non plus espionnage, au soulagement de Rio Tinto mais aussi des investisseurs et hommes d'affaires étrangers.

La justice chinoise avait prolongé l'enquête par deux fois, dont la dernière en novembre pour deux mois.

Cette affaire, qui a provoqué une crise entre Pékin et Canberra, avait éclaté alors que les sidérurgistes chinois menaient d'âpres négociations sur le prix du minerai de fer avec des géants miniers étrangers, notamment Rio Tinto, mais aussi juste un mois après l'échec d'un accord stratégique important entre Rio Tinto et le géant public chinois de l'aluminium Chinalco.

La Chine, premier importateur mondial, a acheté 443 millions de tonnes de minerai de fer en 2008. Elle est aussi le premier consommateur et le premier producteur mondial d'acier dont elle a produit 37,8% du total mondial en 2008, selon la World Steel Association.

Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, avait appelé récemment les autorités chinoises à gérer l'affaire de façon "rapide et transparente".

Il avait également souligné le bon traitement reçu par M. Hu, qui est "en bonne santé" et reçoit "régulièrement ses avocats".

Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait défendu le mois dernier la manière dont son pays gérait le cas, expliquant qu'il avait été traité "selon les lois chinoises, les procédures légales et les accords consulaires sino-australiens".

"Je pense que ce dossier aboutira à un résultat légal et juste", avait dit Mme Jiang Yu.

La Chine est l'un des premiers partenaires commerciaux de l'Australie, à laquelle elle achète des ressources naturelles.