Des manifestants ont incendié la sous-préfecture de Vavoua, une ville du centre de la Côte d'Ivoire située dans la zone administrée par les ex-rebelles, pour protester contre les tentatives de manipulation des listes électorales par le gouvernement.
REUTERS - Plus d'un millier de manifestants ont incendié mardi le bâtiment de la
sous-préfecture de Vavoua, une ville du centre de la Côte d'Ivoire située dans la zone administrée depuis 2002 par les ex-rebelles des Forces nouvelles.
Les émeutiers, qui protestaient contre les manoeuvres prêtées au président Laurent Gbagbo pour retarder l'élection présidentielle, ont tenté aussi de mettre le feu à la mairie de la ville, mais ils en ont été empêchés par l'intervention des forces de sécurité locales, qui ont tiré en l'air pour les disperser.
"Ils disent qu'ils ne sont pas contents de la façon dont le gouvernement manipule les listes électorales", a déclaré un responsable local de la sécurité des Forces nouvelles, le lieutenant Ouattara Bemba.
Vendredi, des milliers de jeunes Ivoiriens accusant des fonctionnaires favorables à Gbagbo d'avoir supprimé leur inscription sur les listes électorales avaient attaqué le tribunal de la ville de Man, dans l'ouest du pays.
Les Nations unies ont lancé la semaine dernière des appels au calme après des incidents analogues à Katiola et à Divo, là encore liés aux accusations portées contre le régime de Gbagbo de vouloir rayer des listes électorales des centaines de milliers de noms.
Le chef de l'Etat et la commission électorale, dont le chef est issu de l'opposition, divergent sur la composition des listes en vue de l'élection présidentielle. Celle-ci est
programmée pour mars mais a toutes les chances d'être une nouvelle fois différée, après maints reports depuis 2005.
Les adversaires de Gbagbo, dont l'ancien Pemier ministre Alassane Ouattara et l'ex-président Henri Konan Bédié, accusent le chef de l'Etat de manoeuvres dilatoires pour repousser sans fin l'épreuve des urnes.
Au centre du conflit qui paralyse la Côte d'Ivoire depuis l'échec d'une rébellion nordiste contre Gbagbo et la coupure en deux du pays, en 2002-2003, figure l'"ivoirité" contestée d'un grand nombre d'électeurs retenus par la commission électorale sur ses listes.