
Personnalité incontournable de l'opposition sri-lankaise, Sarath Fonseka, qui conteste les résultats de la présidentielle du 26 janvier au cours de laquelle il est arrivé deuxième, a été arrêté ce lundi, selon son parti.
AFP - Le candidat malheureux de l'opposition à l'élection présidentielle au Sri Lanka, l'ancien chef des armées Sarath Fonseka, a été arrêté lundi par la police militaire, a annoncé son parti.
M. Fonseka, battu par le président sortant Mahinda Rajapakse lors du scrutin du 26 janvier, avait conduit l'armée à une victoire décisive en mai dernier contre les rebelles séparatistes tamouls.
Il a été emmené en prison par les membres de la police militaire qui ont fait irruption dans les bureaux du parti de la libération du peuple (JVP), selon cette formation.
"Ils ont emmené le général Fonseka de force pendant qu'il discutait avec trois autres dirigeants du parti", a déclaré un porte-parole du JVP à l'AFP.
"Le général a refusé d'être emmené. Ils l'ont empoigné et l'ont littéralement porté pour le sortir (de la pièce) après avoir menacé les autres", a ajouté le porte-parole. "Ils devaient être plus d'une centaine", a-t-il affirmé.
Les bureaux du JVP ont été cernés par des forces lourdement armées qui ont empêché les journalistes et les photographes de pénétrer dans le bâtiment et de prendre des photos.
Selon des témoins, le directeur de campagne de Fonseka, Senaka de Silva, a également été emmené.
Plus tôt dans la journée de lundi, Fonseka a déclaré à la presse que plus d'une cinquantaine de ses collaborateurs avaient été arrêtés et que les autorités voulaient ainsi l'empêcher de rassembler des preuves appuyant ses accusations de fraude électorale.
La veille, un journal non officiel avait affirmé que Fonseka pourrait être traduit en cour martiale sous l'accusation de préparatifs en vue d'un coup d'Etat afin de renverser le gouvernement.
Le président sortant Rajapakse a été réélu avec une confortable majorité de 57,9% tandis que Sarath Fonseka a recueilli 40,1% des voix.
M. Fonseka avait annoncé avoir déposé une réclamation auprès de la commission électorale et qu'il allait demander à la Cour suprême d'annuler les élections en arguant d'irrégularités à grande échelle.
Il y a une semaine, le président Rajapakse a limogé douze hauts gradés militaires en raison de craintes d'un coup d'Etat.
Au lendemain du vote, l'hôtel où se trouvait Fonseka à Colombo avait été encerclé toute la journée par des troupes armées.
Le gouvernement a affirmé que les élections avaient été honnêtes mais les Etats-Unis et la Commission européenne ont appelé à une enquête sur des allégations de fraudes massives.