
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio à la Maison Blanche le 22 octobre 2025. © Jim Watson, AFP
Avant de s'envoler pour Israël où il est attendu jeudi 23 octobre, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a prévenu mercredi que les projets israéliens d'annexion en Cisjordanie "menacent" la trêve à Gaza.
Les responsables de l'administration Trump se succèdent à Jérusalem pour tenter de consolider le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après deux ans de guerre dévastatrice.
Leurs efforts ont été ébranlés mercredi par un vote du Parlement israélien ouvrant la voie à un extension de la souveraineté israélienne à une colonie située à l'est de Jérusalem, et plus largement à l'ensemble de la Cisjordanie occupée.
Un tel projet "menacerait" le cessez-le-feu à Gaza et serait "contre-productif", a déclaré le chef de la diplomatie américaine avant de quitter Washington. "Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment", a-t-il souligné.
Marco Rubio doit à son tour rencontrer Benjamin Netanyahu vendredi, selon le gouvernement israélien.
Accusations de violations de la trêve
Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan du président américain Donald Trump, l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d'accusations de violations de la trêve.

La première phase de l'accord prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, aux mains du Hamas depuis son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, des retraits israéliens dans Gaza et l'afflux d'aide humanitaire pour la population gazaouie.
Le Hamas a libéré au 13 octobre tous les otages vivants, au nombre de 20. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7-Octobre.
Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées de secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire palestinien et l'assiègent. L'aide humanitaire reste insuffisante selon l'ONU.
Les phases ultérieures du plan Trump prévoient un nouveau retrait israélien dans Gaza, le désarmement du Hamas, le déploiement d'une force de sécurité internationale ainsi que la reconstruction du territoire notamment.
"Nous avons une tâche très, très difficile devant nous, qui est de désarmer le Hamas et de reconstruire Gaza, de rendre la vie meilleure pour les gens de Gaza, mais aussi de s'assurer que le Hamas ne soit plus une menace pour nos amis en Israël", a déclaré JD Vance.

La veille, il a exclu le déploiement de troupes américaines au sol à Gaza et affirmé chercher des pays prêts à contribuer à cet effort militaire.
"Je préfère mourir"
Le Hamas a jusqu'à présent refusé d'envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, s'affrontant avec des groupes armés dont il accuse certains de "collaborer" avec Israël.
Benjamin Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007, a prôné "une vision complètement nouvelle" sur "comment avoir un gouvernement civil, sur la manière d'assurer la sécurité".

Dans le sud de la bande de Gaza, l'armée israélienne a largué des tracts demandant aux habitants de certains secteurs de Khan Younès de s'éloigner de "la ligne jaune", la ligne de repli des troupes israéliennes à l'intérieur de Gaza.
"Je suis fatigué d'être déplacé, très fatigué. Je préfère mourir, comme mon fils, tombé en martyr. Il est plus digne de mourir", a confié Riad Anza, un habitant contraint de partir.
Avec AFP
