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L'ONU demande l'arrêt immédiat des violences

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis en urgence à huis clos pour discuter de la situation à Gaza. L'organisation internationale a demandé l'arrêt immédiat des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza.

AFP - Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni d'urgence, a appelé dimanche à la fin immédiate de toutes les activités militaires dans la bande de Gaza, cible de raids israéliens meurtriers qui ont fait 280 morts en moins de 24 heures.

Le texte, non contraignant, demande également aux parties au conflit de résoudre la crise humanitaire qui asphyxie le territoire palestinien.

Sans mentionner nommément ni Israël ni le mouvement islamiste Hamas, les 15 membres du Conseil de sécurité ont souhaité "l'arrêt immédiat de toute violence" et appelé les parties au conflit "à arrêter immédiatement toutes leurs activités militaires".

L'opération dite "plomb durci" vise selon l'Etat hébreu à mettre fin aux tirs de roquettes depuis Gaza sur les localités du sud du pays.

Dimanche, de nouveaux raids ont été lancés et le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a préconisé d'élargir les opérations de l'armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza. Six nouvelles roquettes tirées depuis le territoire palestinien se sont abattues dimanche dans le sud d'Israël, sans faire de victime.

Dans un rare exemple d'unité, le Conseil a approuvé le texte par consensus après cinq heures de consultations à huis clos demandées par la Libye, seul pays arabe membre du Conseil. Selon des diplomates, un texte de compromis initialement proposé par la Russie a été amendé à la demande des Etats-Unis.

Il appelle "toutes les parties à prendre en compte les sérieux besoins humanitaires et économiques à Gaza et à décider des mesures nécessaires, dont l'ouverture des points de passage (vers Gaza, ndlr), afin de garantir l'approvisionnement en aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et du matériel médical".

Le Conseil a également souligné la nécessité de "ramener complètement le calme afin d'ouvrir la voie à une solution politique aux (...) problèmes existants dans le contexte d'un règlement israélo-palestinien".

L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Chourkine, qui a jouté un rôle clé pour créer l'unanimité autour du texte, a déclaré que le Conseil souhaitait adresser un message avec "l'espoir de mettre fin au cycle de violences".

Son homologue américain, Zalmay Khalilzad, a pris la défense d'Israël, soulignant que les raids aériens avaient été lancés en riposte aux tirs de roquettes depuis Gaza.

"Israël a la droit de se défendre. Rien dans ce texte ne doit être lu autrement", a-t-il dit.

"Oui, nous voulons la fin des violences. Oui, nous voulons que les besoins humanitaires de la bande de Gaza soient garantis mais il est clair qu'à long terme la réponse au problème se trouve dans la formule 'deux Etats'", a-t-il précisé en référence à la création d'un Etat palestinien indépendant aux côtés d'Israël.

L'observateur permanent de la Palestine à l'ONU, Ryad Mansour, a estimé que la demande du Conseil était claire et signifiait "un cessez-le-feu et l'ouverture de points de passage" d'Israël vers Gaza.

Israël, qui a imposé un blocus du territoire depuis que le Hamas en a pris le contrôle en juin 2007, avait laissé passer vendredi trois convois d'aide humanitaire vers la bande de Gaza.

Ryad Mansour a averti que si Israël ne se pliait pas à l'appel au cessez-le-feu, les pays arabes et leurs alliés demanderaient une nouvelle réunion du Conseil.

L'ambassadeur israélien, Gabriela Shalev, a cependant réaffirmé devant la presse que son pays avait agi en état de légitime défense. A la question de savoir si Israël allait respecter l'appel du Conseil, elle a seulement répondu: "Nous allons attendre et voir si le Hamas le respecte".