
Une manifestation à Lille le 18 septembre 2025. © Sameer al-Doumy, AFP Archives
La deuxième journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale pour s'opposer aux pistes d'économies budgétaires et demander plus de justice fiscale s'annonce moins suivie que celle du 18 septembre, avec des taux de grévistes en recul.
Les autorités s'attendent à une participation en baisse de 30 %, avec quelque 250 cortèges à travers la France qui pourraient rassembler de 300 000 à 350 000 personnes, contre plus de 500 000 il y a deux semaines selon la police, la CGT avançant le chiffre d'un million de manifestants.
En dehors des cortèges, quelques rassemblements sont prévus dès le petit matin des ronds-points et des carrefours, selon la CGT.
En incluant la journée d'actions sous le mot d'ordre "Bloquons tout" du 10 septembre, lancée sur les réseaux sociaux et soutenue par certains syndicats comme la CGT et Solidaires, il s'agit de la troisième journée de mobilisation sociale depuis la rentrée.
À Paris, où entre 20 000 et 40 000 participants sont attendus de source policière, le cortège partira à 14 h de la place pour rejoindre la place Vauban, près des Invalides et non loin de l'Assemblée nationale.
Peu de perturbations dans les transports et un léger reflux de grévistes dans l'éducation
Dans la capitale, le service sera normal sur l'ensemble du réseau RATP, à l'exception de quelques perturbations sur le RER B, qui traverse Paris du Nord au Sud, mais même sur cet axe le trafic sera "quasi-normal" dans Paris, selon le ministre chargé des Transports.
À l'inverse, le 18 septembre, les métros n'avaient circulé qu'aux heures de pointe et avec une fréquence réduite, à l'exception des lignes automatiques 1, 4 et 14. Les lignes de RER avaient aussi été perturbées.
Dans le secteur aérien, 75 grévistes sont déclarés et "des retards sont à prévoir", mais avec "un impact limité", selon le ministère, qui souligne qu'"aucune perturbation significative n'est à prévoir dans les aéroports parisiens".
La proportion de grévistes dans les écoles s'annonce également plus faible que le 18 septembre, à 10 % selon la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, contre 17,48 % le 18. "Le flou politique freine la mobilisation", mais "les personnels que nous rencontrons soutiennent la nécessité de plus de justice fiscale et sociale et reconnaissent l'urgence d'un budget qui réponde aux besoins de l'école", souligne la co-secrétaire générale de la FSU-Snuipp Aurélie Gagnier.
Dans les collèges et lycées, la tendance est également à un léger reflux. Difficile pour les enseignants de faire grève deux ou trois jours en l'espace d'un mois, juste après la rentrée, au moment où il est "important de voir les élèves, tisser le lien avec eux", constate Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire.
Une intersyndicale large, qui regroupe les huit organisations représentatives de la fonction publique, appelle à nouveau à la mobilisation, l’Éducation nationale et l'administration fiscale fournissant habituellement le gros des troupes de grévistes.

L'intersyndicale réclame une "revalorisation des rémunérations, l'amélioration des conditions d'emploi et l'égalité entre les femmes et les hommes", ainsi que la création de postes de fonctionnaires.
Toutefois, le 18 septembre, seuls 12,7 % des agents de la fonction publique de l’État avaient fait grève et les fonctions publiques territoriale et hospitalière ne comptaient qu'un peu plus de 7 % de grévistes chacune.
Dans le domaine de la santé, une trentaine de syndicats et associations de soignants et patients appellent aussi à une marche blanche samedi 4 octobre à Paris pour "exiger la sanctuarisation des budgets de santé".
Avec AFP