
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à New York, le 22 septembre 2025. © Angela Weiss, AFP
Après le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, la France a officiellement reconnu à son tour, lundi 22 septembre, l'État de Palestine. L'annonce, qui devrait être imitée par d'autres pays à l'ONU, a immédiatement provoqué de nombreuses réactions en France comme à l'étranger.
L'Autorité palestinienne a été l'une des premières à réagir dans la foulée du discours du président français à l'ONU, saluant une décision "historique et courageuse". Le ministère des Affaires étrangères palestinien s'est félicité, dans un communiqué, "de la reconnaissance par la République amie de France de l'État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse conforme au droit international et aux résolutions des Nations unies, soutenant ainsi les efforts déployés pour atteindre la paix et mettre en œuvre la solution à deux États."
Le ministère salue également "le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États" à procéder à la même reconnaissance.
De son côté, l'Arabie saoudite a appelé tous les pays à prendre la même "mesure historique" de reconnaître l'État palestinien. "Nous appelons les autres pays à prendre une mesure historique similaire qui aura un impact important pour soutenir les efforts vers la mise en place de la solution à deux États, parvenir à une paix totale au Moyen-Orient et trouver une nouvelle réalité où la région peut jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, à la tribune.
Une posture partagée par de nombreux pays. "Nous condamnons toute violence à l'égard de civils innocents : seule la solution des deux États conduira à la paix", a ainsi insisté Prabowo Subianto, président de la République indonésienne.
"J'espère que ces initiatives déboucheront sur des avancées concrètes", a quant à lui lancé Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie. "Toute personne dotée d'une conscience ne saurait accepter ce qui se passe sous nos yeux. Le gouvernement israélien s'efforce de rendre impossible l'établissement d'un État palestinien et de forcer la population à se déplacer".
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Accepter Gérer mes choix"Le monde franchit aujourd'hui un pas important sur le chemin d'une paix juste et durable", a estimé le roi Abdallah II de Jordanie.
À la tribune de l'ONU, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a lui aussi plaidé pour une solution à deux États, "la seule issue à ce cauchemar". "Nous sommes ici aujourd'hui pour contribuer à trouver la seule issue à ce cauchemar : une solution à deux États où deux États démocratiques, souverains et indépendants, Israël et la Palestine, cohabiteraient en paix et en sécurité", explique-t-il à l'ONU.

De leur côté, les États-Unis et Israël avaient déjà critiqué l'annonce française, avant même le discours d'Emmanuel Macron. Principal allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Donald Trump "pense que c'est une récompense pour le Hamas" de reconnaître l'État de Palestine, selon sa porte-parole Karoline Leavitt.
"Manipulation de l'opinion"
En France, la question continue à diviser la classe politique. "Cette reconnaissance n'est pas un symbole", mais "un signal d’espoir", a salué le Parti socialiste, et elle "passera par la démilitarisation du Hamas et l’installation d’une Autorité palestinienne renouvelée".
C'est une "manipulation de l'opinion", a quant à elle fustigé l'eurodéputée franco-palestinienne LFI Rima Hassan. "La France n’a pris aucune initiative politique européenne visant à rompre l’accord d’association avec Israël faisant de l’UE le premier partenaire commercial d’Israël", a-t-elle dénoncé.
Plus tôt dans la journée, le Rassemblement national avait cependant fustigé le projet français, estimant qu'Emmanuel Macron offrait "une victoire au Hamas" en reconnaissant la Palestine.
Sur France info, la cheffe de la mission de la Palestine en France a par ailleurs salué "un moment historique (...) que la France est en train d'écrire". Cette décision "répond au droit le plus fondamental : celui de l'autodétermination du peuple palestinien", se félicite-t-elle. Pour elle, la France "crée les conditions pour préparer un processus politique, diplomatique et pacifique".