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Les candidats en lice s'accusent de fraudes et de corruption

correspondant à Dacca – Alors que le Bangladesh s'apprête à se rendre aux urnes pour les élections législatives, les candidats s'accusent mutuellement de fraudes et de corruption. Le convoi de l'ancien dirigeant militaire Hossain Mohammad Ershad a été attaqué.

Reuters - La tension montait samedi au Bangladesh à quarante-huit heures d'un scrutin législatif qui doit refermer une parenthèse de deux années de régime d'exception.

Les partis en lice se sont mutuellement accusés de fraudes et de corruption et le convoi de l'ancien dirigeant militaire Hossain Mohammad Ershad, chef du parti Jatiya, allié à la Ligue Awami de Sheikh Hasina, a été attaqué.

"Une cinquantaine de personnes armées de bâtons et de briques ont attaqué le convoi et endommagé gravement six véhicules. Il y a eu une vingtaine de blessés", a dit un policier à Reuters. Ershad est sorti indemne de cette attaque.

Le convoi faisait route vers Rangpur, à 330 km au nord-ouest de Dacca, où l'ancien dirigeant militaire devait participer à une réunion publique.

Quelques heures auparavant, la police avait annoncé la découverte d'une quarantaine de bombes artisanales et l'arrestation d'une dizaine de personnes ces deux derniers jours dans le nord du pays.

"Malgré ces découvertes et ces arrestations, nous ne pensons pas pas qu'il y ait une menace sérieuse contre les élections", a déclaré le chef de la police nationale, Nur Mohammad.

Quelque 50.000 soldats et 600.000 policiers et paramilitaires seront mobilisés lundi pour assurer la sécurité du scrutin.



Accusations mutuelles

Les élections opposent principalement la Ligue Awami et le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), dirigés respectivement par Sheikh Hasina et la bégum Khaleda Zia, qui dominent la vie politique du pays depuis une quinzaine d'années.

Les deux femmes ont tour à tour dirigé le gouvernement bangladais jusqu'à la fin de l'année 2006, quand le régime d'exception a été instauré par l'armée à la suite de violences à grande échelle.

Le ton de la campagne s'est durci ces derniers jours, les deux principales candidates échangeant des accusations de corruption et de fraudes.

Khaleda Zia, devant des dizaines de milliers de personnes réunies samedi à Dacca, a affirmé que le gouvernement provisoire cherchait à assurer la victoire de sa rivale.

"Quand le BNP était au pouvoir, il a combattu la corruption et le terrorisme alors que la Ligue Awami n'a rien fait", a-t-elle lancé.

Pour sa part, Hasina, considérée comme la favorite par plusieurs analystes, a accusé vendredi, lors d'une réunion à Dacca, Khaleda de corruption et de manipulations électorales.

"Le BNP, Khaleda Zia et ses fils ont entraîné le pays dans une grave tourmente politique et ruiné l'économie", a-t-elle dit.

Les deux rivales achèveront leur campagne par des allocutions télévisées samedi soir.

Ces élections sont vues comme la possibilité pour le Bangladesh et ses 140 millions d'habitants de renouer avec la démocratie grâce à la formation d'un gouvernement civil stable.

Quelque 200.000 observateurs bangladais et 2.000 étrangers seront déployés dans les bureaux de vote du pays lundi pour garantir le bon déroulement du scrutin.