logo

Gaza : 26 Palestiniens tués par des "tirs israéliens" près de deux centres d'aide humanitaire
Au moins 26 Palestiniens ont été tués et plus de 100 personnes blessées par des "tirs israéliens" près de deux centres d'aide humanitaire appartenant à la controversée Fondation humanitaire de Gaza (GHF), samedi, selon la Défense civile de la bande de Gaza.
Des personnes en deuil prient pendant les funérailles de Palestiniens tués par des tirs israéliens alors qu'ils cherchaient de l'aide, selon des médecins, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 juillet 2025. © Hussam Al-Masri, Reuters

Un énième drame lors d'une distribution alimentaire à Gaza : 22 personnes ont péri, samedi 19 juillet, près d'un centre d'aide humanitaire au sud-ouest de Khan Younès et quatre près d'un autre au nord-ouest de Rafah. Les deux tueries ont été attribuées à des "tirs israéliens" par le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal. Il constate également plus de 100 blessés.

Les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d'aide humanitaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, selon la même source.

Un témoin a raconté à l'AFP s'être rendu avant l'aube avec cinq membres de sa famille pour chercher de la nourriture dans l'un de ces centres, lorsque selon lui, des soldats israéliens ont commencé à tirer. "Nous n'avons rien pu obtenir", a déclaré Abdelaziz Abed, 37 ans. "Chaque jour, je m'y rends et tout ce que nous recevons, ce sont des balles".

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "examiner" ces allégations.

La controversée Fondation humanitaire de Gaza

Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit.

La GHF avait commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l'ONU et d'ONG sur un risque imminent de famine à Gaza.

Le porte-parole Mahmoud Bassal avait fait état vendredi de la mort de 10 personnes, dont neuf près d'un centre de la GHF, tués selon lui par des tirs israéliens dans le sud et le nord du territoire.

L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, organisation au financement opaque, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l'aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l'un de ses sites.

En début de semaine, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 "à proximité des sites de la GHF".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

Hausse de la malnutrition aiguë

"Nous alertons sur le fait que des centaines de personnes, dont le corps est complètement décharné, sont désormais en danger de mort imminente", a déclaré vendredi le médecin Sohaib al-Hums, directeur de l'hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d'Al-Mawassi, à Khan Younès. 

Il a ajouté que son établissement recevait "des patients souffrant d'épuisement extrême, de fatigue généralisée, ainsi que de cachexie [état d'amaigrissement extrême, NDLR] et de malnutrition aiguë dues à une privation prolongée de nourriture".

L'ONG Médecins sans frontières a mis en garde la semaine dernière contre une hausse inquiétante de la malnutrition aiguë, évoquant des niveaux "sans précédent" dans deux de ses structures à Gaza.

Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vendredi, le pape Léon XIV a exprimé "sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique" à Gaza et appelé à "redynamiser les négociations" en vue d'un cessez-le-feu.

Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'une trêve sont dans l'impasse, la branche armée du Hamas accusant vendredi Israël de les bloquer.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. 

Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé en représailles une offensive destructrice dans laquelle au moins 58 667 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Avec AFP