
Quatre jours après leur promenade face à Israël (4-1), les jeunes Bleus de Didier Deschamps vont passer en Belgique un important test pour cette formation en plein renouvellement générationnel et en manque de leaders, entre le départ d'Antoine Griezmann et l'absence de Kylian Mbappé.
En Ligue des nations, les Français avaient certes dominé assez facilement des Belges au bord de la crise le 9 septembre à Lyon (2-0), mais ils se rendent sans certitudes chez un voisin qu'ils avaient péniblement sorti en huitièmes de finale du Championnat d'Europe (1-0).
Manque de créativité, jeu trop prévisible et un sélectionneur en fin de cycle : les vice-champions du monde n'arrivent pas sereins à Bruxelles, lundi 14 octobre. Un contexte rendu encore un peu plus tendu par les incessantes polémiques autour du capitaine Mbappé.
Après un Euro raté et une implication douteuse lors du rassemblement de septembre, la superstar, pourtant laissée à la disposition du Real Madrid pour soigner une blessure à la cuisse gauche, continue de phagocyter à distance la vie des Bleus.
Après sa titularisation en Liga samedi, deux jours après l'annonce de sa non-convocation, c'est cette fois sa présence dans une boîte de nuit à Stockholm le soir d'Israël-France, jeudi, qui a suscité une certaine incompréhension.
"Kylian suit un programme avec son club, je ne sais pas s’il était off, s’il était là-bas ou pas (...). Si les joueurs sont sur des jours off, ils ont la liberté de faire ce qu’ils veulent", a commenté Deschamps dimanche sur "Téléfoot".

Reconquérir le cœur des supporters
Le climat n'est donc pas vraiment à la sérénité autour des Bleus, dont la cote d'amour commence à s'éroder petit à petit. En attendant de retrouver un Mbappé au top de sa forme physique et morale, les joueurs présents à Bruxelles doivent écrire leur propre histoire et prendre de l'épaisseur. Leur capacité de résistance à l'extérieur sera scrutée face à une nation qui n'a plus battu la France depuis 2015 et sera avide de revanche malgré ses grosses limites actuelles et le forfait de sa star Kévin De Bruyne, blessé.
Les Bleus sont-ils capables d'emballer un match pour reconquérir le cœur des supporters ? La question reste lancinante depuis l'Euro et la tâche est rendue encore plus ardue par les retraites internationales de deux cadres historiques, Griezmann et Olivier Giroud, le meilleur buteur de l'histoire de la sélection (57). Car si la défense devra repousser les assauts des attaquants belges Jérémy Doku ou Loïs Openda, c'est encore au niveau du secteur offensif que le réveil est espéré, les quatre buts inscrits face aux Israéliens demandant confirmation.

Ce sera l'une des missions de Marcus Thuram, qui devrait être aligné devant. À charge pour l'ancien Guingampais, si efficace avec l'Inter Milan, de sortir enfin une prestation digne de ce nom en équipe de France et de chasser les gros doutes concernant son niveau sur le plan international.
"Il est très efficace avec son club dans un système bien particulier mais il a une étape à franchir. Pour les joueurs offensifs, le gap est plus élevé parce qu'il y a l'obligation d'être décisif. Cela demande de la patience et de la tranquillité pour faire le geste juste", a estimé Didier Deschamps dimanche.
Un déclic en Belgique arrangerait bien les affaires d'un sélectionneur sous pression : si ses troupes évitent la défaite, elles seront en ballottage favorable pour rafler l'une des deux premières places du groupe 2 et un ticket pour les quarts de finale de la Ligue des nations avant les deux dernières journées (réception d'Israël le 14 novembre, déplacement en Italie le 17 novembre).
Avec AFP