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La gauche dépose la première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier
Les députés du Nouveau Front populaire ont déposé vendredi la première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, dont la constitution constitue selon eux "une négation du résultat des dernières élections législatives". Un texte qui a fort peu de chances d'être adopté, le Rassemblement national ayant fait savoir qu'il ne la voterait pas.

Chose promise, chose faite. Les députés du Nouveau Front populaire ont déposé, vendredi 4 octobre, la première motion de censure contre le nouveau cabinet de Michel Barnier.

"L'existence de ce gouvernement, dans sa composition et ses orientations, est une négation du résultat des dernières élections législatives", affirme le texte, signé par 192 députés du NFP, qui a fort peu de chances d'être adopté, le Rassemblement national ayant fait savoir qu'il ne la voterait pas.

Pour les députés du Nouveau Front populaire, "le président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par le Nouveau Front populaire, coalition ayant recueilli le plus grand nombre de sièges (193) à l'Assemblée nationale. Charge ensuite à cette personnalité de proposer un gouvernement au président de la République et de chercher à bâtir des majorités texte par texte".

"Second motif de censure" avancé, "les orientations politiques du gouvernement Barnier", notamment le refus de l'exécutif de revenir sur la réforme des retraites de 2023, et des textes budgétaires qui s'annoncent comme "les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années".

En outre, "Michel Barnier semble se contenter de vaines paroles sur la défense de l'environnement et du climat", accusent les députés socialistes, communistes, écologistes et insoumis.

"Préserver l'État de droit"

"Voter cette motion de censure, c'est dénoncer le non-respect de la tradition républicaine avec la nomination de Michel Barnier à Matignon ; c'est préserver notre modèle social ; c'est sanctionner un gouvernement qui reprend les concepts et le vocabulaire de l'extrême droite ; c'est enfin protéger l'État de droit, qui est un principe intangible", conclut le texte, dans une allusion à des propos du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) qui ont suscité un tollé.

"L'État de droit, ça n'est pas intangible ni sacré", avait affirmé Bruno Retailleau la semaine dernière, ajoutant que "la source de l'État de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain".

Le RN veut "donner la chance au produit"

La députée RN Laure Lavalette a réaffirmé jeudi que le RN ne voterait pas le texte de la gauche. "Je pense que la situation est suffisamment grave pour ne pas censurer en amont déjà ce gouvernement. On va, j'allais dire, donner la chance au produit (...) on ne peut pas ajouter du chaos comme vous le faites", a-t-elle dit sur le plateau de France 2, face aux responsables du NFP.

La motion pourrait cependant être votée au-delà des bancs de la gauche, par des députés non-inscrits, du groupe Liot (indépendants) voire du camp présidentiel.

Le député de Nouvelle-Calédonie Emmanuel Tjibaou, indépendantiste, n'a pas signé la motion bien qu'il siège avec les communistes au sein du groupe GDR. Le Premier ministre Michel Barnier a fait un geste en direction des indépendantistes mardi en annonçant dans sa déclaration de politique générale que le projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral adopté en mai dernier par les assemblées parlementaires, ne serait pas soumis au Congrès.

Avec AFP