La course d'obstacles du budget 2025 commence. Gérald Darmanin a jugé "inacceptable", jeudi 3 octobre, le projet de budget esquissé par le nouveau Premier ministre Michel Barnier. L'ancien ministre de l'Intérieur critique les augmentations d'impôts qui, selon lui, ne sont pas accompagnées de propositions de réformes structurelles.
"Pour l'instant, le budget tel qu'il est annoncé me paraît inacceptable", a déclaré sur franceinfo celui qui fut aussi ministre des Comptes publics entre 2017 et 2020 . "Je ne voterai pas une augmentation d'impôts", a-t-il menacé, même si celles-ci ne concernent que les très riches et les grandes entreprises.
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Accepter Gérer mes choixIl a critiqué "les allègements de charges" pour les entreprises qui seraient revus par le gouvernement Barnier. "C'est très important pour nous parce que ça devient contraire à ce que nous avons fait depuis très longtemps", a-t-il développé, jugeant que ça revenait à "une augmentation du coût du travail". "Ça veut dire que le chômage va réaugmenter, moi je suis contre ça", a-t-il tranché.
Quant à la contribution "exceptionnelle" pour les ménages les plus fortunés, Gérald Darmanin y a voit un moyen de "remettre une forme d'ISF". "On peut toujours en discuter, mais même là je suis pas très d'accord puisque l'argent des plus riches, il est dans l'économie, il ne doit pas passer dans les caisses publiques", a-t-il argumenté.
Un positionnement qui montre toute la difficulté que devrait avoir Michel Barnier dans les prochaines semaines pour faire passer son budget à l'Assemblée nationale. En plus de l'opposition de la gauche et de l'extrême droite, le Premier ministre va également devoir batailler avec ses propres soutiens.
"Pas d'augmentation généralisée de l'impôt sur le revenu"
Interrogé sur France 2, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a affirmé que la contribution "exceptionnelle" au redressement des finances publiques, qui sera demandée par le gouvernement aux Français "les plus fortunés" dans le cadre du projet de budget 2025, ne concernera que "0,3%" des ménages.
"Nous parlons vraiment des plus fortunés", a souligné le ministre, prenant l'exemple d'"un ménage sans enfant qui touche à peu près des revenus de 500 000 euros par an".
Interrogé par l'AFP, son ministère a précisé que la mesure concernerait environ 75 000 ménages en France, qui en comptait 30,6 millions en 2021 selon l'Insee. Les niveaux de revenus concernés dépendront de la composition du foyer fiscal.
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Accepter Gérer mes choix"Après les années de protection de l'emploi, des revenus, de la croissance que nous avons eues ces dernières années, nous pouvons demander légitimement aux contribuables les plus fortunés de participer exceptionnellement, temporairement, à cet effort de redressement", a ajouté Laurent Saint-Martin.
À la question de savoir si cette contribution, dont il n'a pas précisé les modalités, porterait sur une période d'un an, il a répondu : "Nous verrons cela dans le débat, mais il faut que ce soit temporaire, de la même façon que pour les très grandes entreprises, il faut que cela soit temporaire". "Il n'y aura pas d'augmentation généralisée de l'impôt sur le revenu", a soutenu Laurent Saint-Martin. "Non, il n'y aura pas de désindexation du barème de l'impôt sur le revenu", a-t-il ajouté.
Avec AFP