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Dans l'Argentine de Javier Milei, la pauvreté fait un bond de 11 points en six mois
En hausse depuis deux ans, la pauvreté a augmenté de 11 points en Argentine sur les six derniers mois pour atteindre 52,9 % de la population, selon des chiffres officiels publiés jeudi. La politique d'austérité du président Javier Milei, qui a permis de faire baisser l'inflation, a aussi occasionné des milliers de pertes d'emploi dans le pays.

La pauvreté s'aggrave fortement en Argentine. En hausse continue depuis deux ans, elle a atteint près de 53 % de la population au premier semestre 2024, soit un bond de plus de 11 points sur six mois, selon les chiffres officiels publiés jeudi 26 septembre.

Quelque 15,7 millions d'Argentins, soit 52,9 % de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 41,7 % au second semestre 2023, selon les chiffres de l'institut national de statistiques (Indec), les premiers portant sur la période d'austérité menée depuis décembre sous la présidence de l'ultralibéral Javier Milei.

Sur la période considérée, l'Indec définissait le seuil de pauvreté à partir d'un panier de biens et services de base, à 237 000 pesos (près de 240 dollars).

Dans le même temps, l'indigence ou extrême pauvreté, définie comme en dessous d'un panier alimentaire de base de 107 000 pesos (109 dollars), a elle aussi fortement augmenté, touchant au premier semestre 5,4 millions d'Argentins, soient 18,1 % de la population, selon l'Indec. Un saut de plus de six points.

Baisse de l'inflation mais forte récession

Javier Milei, économiste "anarcho-capitaliste" comme il se définit lui-même, mène depuis neuf mois une politique d'austérité drastique, qui a vu en particulier une dévaluation brutale du peso de plus de 50 % fin 2023, et un assèchement de la dépense publique, au nom de l'objectif "zéro déficit" budgétaire.

Après neuf mois au pouvoir, cette politique a entraîné une décélération marquée de l'inflation, ramenée à environ 4 % mensuels (contre 17 % en moyenne par mois en 2023) et plusieurs équilibres budgétaires mensuels successifs, sans précédent depuis 15 ans en Argentine.

Mais elle a aussi conduit à une forte récession (-3,5 % prévus à fin 2024), une baisse d'activité et des milliers de pertes d'emploi.

Avec AFP