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Mpox : épicentre de l'épidémie, la RD Congo reçoit ses premiers vaccins
La première livraison de vaccins contre le mpox en RD Congo (RDC) est attendue jeudi. Le pays, qui est de loin le plus touché par le virus, doit recevoir quelque 200 000 doses cette semaine.

La République démocratique du Congo (RD Congo) reçoit jeudi sa première livraison de vaccins contre le mpox, débloquée par l'Union européenne et envoyée par avion depuis le Danemark. Le pays, épicentre de l'épidémie, doit obtenir 200 000 doses au total cette semaine.

Un premier lot de 99 100 des précieux vaccins doit atterrir à 11 h 10 GMT à l'aéroport international de Kinshasa, selon l'agence de santé de l'Union africaine (Africa CDC). Un second vol chargé du reste de la cargaison doit arriver d'ici la fin de la semaine.

"Nous sommes très heureux de l'arrivée de ce premier lot de vaccins en [RD Congo]", s'est félicité mercredi auprès de l'AFP Jean Kaseya, le directeur général de l'Africa CDC. 

Pays de loin le plus touché par le virus, la RD Congo a enregistré depuis janvier plus de 19 000 cas de la maladie auparavant appelée la variole du singe, et plus de 650 décès, selon les chiffres communiqués mardi par le ministère de la Santé. 

Selon l'OMS, le gouvernement a prévu de commencer à déployer les vaccins dès le weekend. 

Dans le vaste pays d'Afrique centrale, 62 % des cas confirmés de contamination touchent des enfants, selon l'Africa CDC. Quatre décès sur cinq ont également été enregistrés chez des enfants.

L'OMS avait promis la semaine dernière une première livraison "dans les prochains jours", précisant qu'environ 230 000 doses du vaccin MVA-BN du laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic étaient "immédiatement disponibles pour être envoyées dans les régions touchées" par le virus.

"Relativement peu de décès"

L'Africa CDC a confirmé que les vaccins envoyés cette semaine proviennent du fabricant danois.

L'aide au pays qui compte parmi les cinq plus pauvres de la planète, selon la Banque mondiale, a été débloquée par l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (Hera) chapeautée par la Commission européenne et créée dans la foulée de la pandémie de Covid-19.

La recrudescence de la maladie en Afrique et l'apparition d'un nouveau variant (clade 1b) avaient poussé l'OMS le mois dernier à déclencher son plus haut degré d'alerte mondiale. La dangerosité et la contagiosité du clade 1b sont toutefois pour l'heure difficiles à évaluer, selon plusieurs spécialistes. 

En Afrique, le virus est présent dans treize pays dont le Burundi (796 cas), le Congo-Brazzaville (162 cas) ou encore la République centrafricaine (45 cas), selon les chiffres de l'Africa CDC datant du 27 août.  

En RD Congo, deux sous-groupes de mpox circulent: le clade 1a, dans l'ouest du pays, et le clade 1b, dans l'est. Selon l'OMS, les cas dus au clade 1b ont rapidement augmenté depuis plusieurs semaines mais "relativement peu de décès ont été notifiés".

Le ministre congolais de la Santé a appelé cette semaine la population à respecter les gestes barrières pour mener ce qu'il a qualifié d'une "guerre sanitaire". 

Les États-Unis, le Japon, mais aussi l'Espagne, la France et l'Allemagne ont promis des vaccins aux pays africains.

Le Nigeria, premier pays africain bénéficiaire, a reçu récemment une livraison de 10 000 doses. Ces vaccins de Bavarian Nordic avaient été donnés par les États-Unis.

Le virus du mpox se propage de l'animal à l'homme mais se transmet aussi entre humains, provoquant fièvre, douleurs musculaires et lésions cutanées.

Avec AFP