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En 2024, un nouvel été marqué par les effets du dérèglement climatique
Canicules, inondations, sécheresses, incendies… En Europe et dans le monde, l'été qui s'achève fut de nouveau marqué par des records de températures et des catastrophes climatiques à répétition – effets directs du dérèglement climatique. France 24 revient sur ce nouvel été hors normes.

En France, beaucoup partagent la même impression : l'été a été maussade, pluvieux, avec un soleil timide, bien loin du souvenir des années précédentes marquées par des canicules à répétition, des sécheresses et des incendies de forêt dramatiques. Si l'Hexagone a été globalement épargné, ses voisins européens mais aussi la Chine, l'Inde, les États-Unis, le Canada ont, eux, souffert sous le coup des catastrophes climatiques, amplifiées et rendus plus fréquentes par le réchauffement climatique causé par l'activité humaine. Retour sur un nouvel été de tous les records.

En France, une fausse impression de normalité

En 2024, un nouvel été marqué par les effets du dérèglement climatique

En France, si le mois de juillet a été marqué par des pluies diluviennes dans certaines régions, la température moyenne du 1er juin au 31 août était de 21,09 °C, soit 1,75 °C au-dessus de celle calculée sur la période 1971-2000. Au total, 73 jours sur 92 ont été plus chauds que la normale. Et deux vagues de chaleur ont touché le territoire, détaille Météo France dans son bulletin de l'été.  

"Si on peut avoir l'impression, faussée, que l'été 2024 a été moche, c'est parce qu'il se distingue des deux étés précédents qui avaient été extrêmement secs et chauds", analyse l'agro-climatologue Serge Zaka. À titre de comparaison, il avait fait en moyenne 21,8°C pendant la saison estivale 2023 et 22,7°C en 2022.

Cela est dû, poursuit-il, au phénomène appelé le Shifting Baseline Syndrome : "au fil des années, nous avons tendance à oublier à quoi ressemblait un été 'normal' dans le passé. Notre perception change à mesure que l'environnement se dégrade et que le réchauffement climatique s'accentue. Inconsciemment, nous nous adaptons à une nouvelle réalité", détaille-t-il. "Avant les années 2000, un été comme celui-ci aurait exceptionnellement chaud. Il aurait même été le plus chaud jamais enregistré", insiste-t-il.

Preuve en est, s'il en faut, que cet été porte les marques du réchauffement climatique, même si les canicules ont été moins longues, des pics de chaleur ont été observés et la barre des 40 °C, exceptionnelle avant 2000, a été dépassée à plusieurs reprises. Le thermomètre a ainsi atteint 41,1 °C à Biscarosse et 41,5 °C à Hossegor (Landes).

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Les mois de juillet et d'août les plus chauds

"Et si la météo dans l'Hexagone pouvait faire douter, il suffit de décentrer l'attention et d'observer la situation à l'échelle européenne et mondiale", note Serge Zaka.

Car, à l'image des étés 2022 et 2023, il a fait très chaud dans le monde pendant l'été 2024. Selon l’agence américaine NOAA, le mois de juillet 2024 a ainsi été le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré à l'échelle de la planète. Et le constat est le même pour le mois d'août, d'après des données préliminaires publiques de l'observatoire européen Copernicus dévoilées mardi. Si la température moyenne exacte n'est pas encore connue, elle sera supérieure au record de 16,86 °C mesuré en août 20223, affirme l'organisme.

L'été poursuit donc la série quasi-ininterrompue de quinze mois où les températures moyennes du globe ont atteint une chaleur historique. Pour nous c'est une "alerte rouge. Il est clair que les températures augmentent… au-delà de ce que nous souhaiterions ", a réagi mardi 3 septembre Celeste Saulo, directrice de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une institution des Nations unies. "Les seuils sont constamment dépassés, mais nous devons agir", a-t-elle insisté.

Autre record : le lundi 22 juillet, la température moyenne mondiale affichait 17,15 °C, selon Copernicus, faisant de cette journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde depuis le début des relevés en 1940. Preuve qu'en matière de chaleur, l'été 2024 n'a rien à envier à ses prédécesseurs, ce record avait déjà été battu la veille, le 21 juillet. Avant cela, il fallait remonter au 6 juillet 2023, avec une température moyenne mondiale de 17,08 °C.

Des records de température en cascade

En 2024, un nouvel été marqué par les effets du dérèglement climatique

À l'image de cette dynamique planétaire, plusieurs pays ont eux-aussi enregistré leur mois d'août le plus chaud. Parmi eux, le Japon, la Chine ou encore l'Espagne.

"Avec une température moyenne de 25 ºC, le mois d'août était 2 ºC au-dessus de la moyenne enregistrée de 1991 à 2020" en Espagne, a ainsi annoncé l’agence météorologique nationale Aemet le 3 septembre. Les températures ont même dépassé de deux dixièmes de degré celles des mois d’août 2003 et 2023, qui avaient été les mois d’août les plus chauds jusqu’à présent.

Le Japon a de son côté enregistré son été le plus caniculaire depuis le début des relevés en 1898, égalant son record de 2023. La température moyenne entre juin et août a été supérieure de plus de 1,76 °C par rapport à la valeur moyenne pour cette même période, a indiqué l’Agence météorologique japonaise (JMA).

"La plupart des régions de Chine ont connu un été plus chaud que les années précédentes", a aussi souligné le service météorologique chinois. Selon la télévision publique chinoise CCTV, la température moyenne au niveau national a été de 23,21 °C, contre 23,17 °C lors du précédent record qui datait de 2017.

Des vagues de chaleur, même en hiver

Au-delà des records en cascade, de nombreux pays, sur tous les continents, ont été touchés par des vagues de chaleur. Flash back. Le 7 juillet, plus de 70 millions d'Américains vivent ainsi sous le coup d'une alerte à la canicule, causant plusieurs décès. Ce jour-là, le thermomètre affiche 53,3 °C dans le parc national de la Vallée de la mort – encore un record. Le lendemain, à New York, le pont routier mobile qui relie Manhattan au Bronx doit être arrosé plusieurs heures pour le débloquer car l’acier avait été dilaté par la chaleur.

Quasi au même moment, en Europe centrale et méridionale, en Roumanie, en Croatie, en Albanie, en Italie ou en Grèce, les habitants étouffent sous une canicule avec un mercure approchant les 40 °C, soit jusqu’à 10 °C au-dessus des normales. Dans plusieurs villes italiennes, une alerte rouge est déclenchée et les habitants invités à rester chez eux. En Grèce, à Athènes, l'accès à l'Acropole et au Parthénon – attractions touristiques phares de la capitale – est fermé aux heures les plus chaudes, de 9 heures à 17 heures pour protéger les touristes.

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De l'autre côté de l'hémisphère, en Australie, l'hiver aussi est caniculaire. Le pays a enregistré fin août des températures hivernales records avec un thermomètre affichant jusqu'à 41,6 °C – "un nouveau record de température maximale pour un mois d’hiver en Australie", a déclaré à l’AFP un porte-parole du Bureau de la météorologie.

Des million d'hectares de forêt partie en fumée

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Sous l'effet de ces vagues de chaleur, des millions d'hectares de forêts sont partis en fumée un peu partout sur la planète. En une semaine, le mégafeu "Park Fire" a ainsi détruit plus de 150 000 hectares de terres en Californie, devenant en quelques heures seulement le septième feu le plus important de l'histoire de la Californie. Au Brésil aussi, la plus grande zone humide tropicale de la planète, le Pantanal, a brûlé sans s’arrêter pendant plusieurs jours en juillet.

Au même moment, de l'autre côté de la planète plus d'un million d'hectares de forêts brûlaient, avec quelque 500 foyers, en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe, selon les autorités.

Et alors que le pays avait déjà été sévèrement touché en 2023, environ 10 000 hectares ont été ravagés par les incendies en Grèce, détruisant de nombreux bâtiments, maisons et véhicules au nord d'Athènes, notamment dans la ville historique de Marathon.

Des moussons historiques en Asie du Sud

Des épisodes caniculaires d'un côté, et des précipitations historiques de l'autre. Des pluies de mousson d'une intensité inédite, provoquant des crues et inondations ont fait des centaines de morts en Inde, au Pakistan ou encore au Népal.

Avec AFP

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