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JO 2024 : la revanche d'Imane Khelif, médaille d'or de boxe et des Algériens
De notre envoyé spécial Porte d'Auteuil – La boxeuse algérienne Imane Khelif a remporte sa finale contre la Chinoise Yang Liu vendredi pour offrir une deuxième médaille d'or à l'Algérie. Une belle revanche pour celle qui s'est retrouvée malgré elle engluée dans une polémique sur son supposé "manque de féminité".
JO 2024 : la revanche d'Imane Khelif, médaille d'or de boxe et des Algériens

Une des images des JO. L'arbitre qui lève le bras d'Imane Khelif, traînée dans la boue depuis son premier combat des Jeux olympiques, pour la couronner reine de la catégorie -66 kg du tournoi olympique de boxe.

L'Algérie remporte ainsi sa deuxième médaille d'or après celle de la gymnaste Kaylia Nemour. Le pays égalise ainsi son record, décroché à Atlanta en 1996.

Pour la finale tant attendue, l'enceinte de Roland-Garros était une nouvelle fois verte de monde pour les combats du vendredi. Mexicains et Fennecs rivalisant au jeu des chants. L'équipe s'occupant de la sonorisation s'amusant même à chauffer l'ambiance à grands renforts de "Disco Maghreb" du franco-Algérien DJ Snake. Des centaines d'Algériens sont venus pour donner de la force à leur héroïne. Le CIO ne s'y est pas trompée en plaçant ce combat en clou du spectacle de la soirée.

Accueillie sur le ring aux cris d'"Imane ! Imane"!, l'Algérienne provoquait un tonnerre d'hurlements de joie à chaque coup qui portait sur son adversaire. Emportée par la foule, la grande algérienne a dominé son adversaire d'un bout à l'autre son combat. C'est à l'unanimité des juges que l'arbitre a décidé de lever son bras pour lui donner la médaille d'or.

La médaille du peuple tant la boxeuse a été soutenue tout au long de ses JO par des Algériens faisant bloc derrière leur héroïne qui a désormais une chanson à son nom et le soutien du président Abdelmadjid Tebboune. Une ferveur qui a réchauffé le cœur de la boxeuse engluée malgré dans une polémique, avec en toile de fond le conflit latent entre le CIO - l'organisateur des JO- et l'IBA, la fédération internationale de boxe.

La deuxième instance affirme qu'elle a échouée à un test visant à établir son genre et qu'elle a été exclu des Mondiaux de New Dehli car elle serait un homme. Devant le manque de preuves, le CIO a soutenu la boxeuse et a maintenu son éligibilité pour les Jeux. 

Mais l'exclusion de New Delhi a refait surface quand son adversaire au premier tour, l'Italienne Angela Carini, a abandonné dès les premières secondes de leur combat. Les conservateurs de tout crin, à commencer par la Première ministre italienne Meloni, parlant d'un combat "pas sur un pied d'égalité".

"Je suis concentrée"

Malgré le torrent d'injures et de moqueries, la boxeuse a gardé la tête haute tout au long de ses deuxièmes JO. Dans une ambiance à chaque fois plus bouillante, elle a dominé ses adversaires jusqu'à la finale à l'unanimité des juges. 

Elle n'aura montré ses émotions qu'une fois, à l'issue du quart de finale contre la Hongroise Anna Luca Hamori, Sur son visage avait coulé quelques larmes après la victoire.

"Je suis concentrée sur ma compétition et le reste n'a pas d'importance", a cependant déclaré la boxeuse à propos des attaques sur les attaques qu'elle a subies, notamment sur les réseaux sociaux. "L'important, c'est que je suis en finale."

Elle aura répondu de la plus belle des manières. Avec ses poings, à la régulière, dans le ring 

Qualifiée pour les demi-finales dans une autre catégorie, la Taïwainaise Lin Yu-ting (-57 kg), se retrouve également au centre d'une controverse similaire Elle combattra en finale samedi. Elle aussi a l'occasion de faire taire les critiques.