logo

JO 2024 : Gianmarco Tamberi, fantasque et fantastique sauteur italien
De notre envoyé spécial au Stade de France – Champion olympique en titre, Gianmarco Tamberi a pour ambition de défendre sa couronne du saut en hauteur dans l'enceinte du Stade de France. Habitué à faire le show, entre coupes fantaisistes et mises en scène, l'Italien apparaît cependant diminué avant d'entamer le concours.
JO 2024 : Gianmarco Tamberi, fantasque et fantastique sauteur italien

C'est d'un inhabituel air sérieux que Gianmarco Tamberi est apparu mercredi 7 août à l'issue de sa séance de qualifications du saut en hauteur. Le champion olympique de Tokyo s'est contenté du minimum, un saut à 2 m 24 pour passer en finale, prévue samedi 10 août.

Pas de grand sourire, pas de demi-rasage de pilosité, la preuve que l'Italien souffre pour le moment dans son aventure olympique. Et pour cause : dimanche, il postait un selfie sur son lit d'hôpital sur les réseaux sociaux, annonçant retarder son arrivée à Paris.

Depuis, il enjoint ses compatriotes à lui donner la force de passer les qualifications. "Sautez avec moi", titrait encore la Gazzetta dello Sport au matin des qualifications.

Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

"Ma performance du jour est un désastre", a jugé Gianmarco Tamberi. "Aujourd'hui, je savais que ce serait la journée la plus compliquée. Je savais que si j'allais devoir aller sur la piste avec beaucoup d'envie mais peu d'énergie pour faire."

Le champion olympique espère voir son état s'améliorer dans les deux prochains jours pour disputer la finale, programmée samedi 10 août, en pleine possession de ses moyens.

Pour le moment, les Jeux de Paris ressemblent à un chemin de croix pour Gianmarco Tamberi. Lors des qualifications, il a ainsi vu son ami, le Qatari Mutaz Essa Barshim avec qui il avait partagé la médaille d'or lors d'un moment iconique des JO de Tokyo, s'écrouler après un saut. "Gimbo", qui venait juste de sauter à côté, s'est précipité auprès de lui pour manipuler son mollet.

Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

Des JO compliqués

Tout avait pourtant bien commencé pour l'Italien de 32 ans : il a eu l'honneur d'être choisi par l'Italie comme porte-drapeau lors de la cérémonie d'ouverture. Cependant, sur la Seine, fidèle à son caractère fantasque, il a pêché par excès d'enthousiasme. Agitant, trop vigoureusement l'emblème de l'Italie, il en a fait tomber son alliance dans le fleuve.  

Il s'est excusé auprès de sa campagne, de sa manière à la fois poétique et farfelue : "Si tu veux, on lancera également [ton alliance] dans ce fleuve pour qu’elles soient ensemble pour toujours. Et on aura une excuse pour renouveler nos vœux comme tu me l'as souvent demandé et se marier de nouveau."

Le showman est un ovni dans l'athlétisme, capable de toutes les exubérances. À l'image de sa coupe fétiche qu'il arbore dans les compétitions clés : un demi-rasage, avec le côté gauche qui laisse ainsi apparaître une barbe de quelques jours, alors que le côté droit est entièrement dénué de poils.

Sur les pistes aussi, l'Italien aime les folies. Aux Mondiaux de 2023, à Budapest, il s'était offert un plongeon dans la rivière du steeple pour fêter son titre. Sur le tube "Sara perché ti amo", Il avait entrainé dans son délire le Marocain Soufiane El Bakkali, tout juste titré sur 3 000 m steeple.

Rebelote au stade olympique de Rome lors des championnats d'Europe. Alors qu'il est sacré champion à domicile devant une foule de tifosis en délire, il commence à célébrer son exploit avant de tomber au sol et de se serrer la cheville. Les hurlements de joie dans le stade se sont alors mués en murmures inquiets, les spectateurs craignant le pire. L'Italien enlève sa chaussure et sort alors… Des petits ressorts.  De quoi soulager un Stadio olimpico en apnée pour son champion olympique.

L'illustration qu'avec Gianmarco Tamberi, il faut s'attendre à tout. Au point que certains doutent de la perte de son alliance et de sa maladie et voient une mise en scène élaborée dont la vérité ressortira après la finale.... Et pourquoi pas ?

Au Stade de France, il a goûté à une scène à sa mesure : "Le stade est fou ! Je pense que c'est l'un des plus beaux stades dans lequel j'ai jamais concouru  : ces couleurs, ce stade plein dès le matin, l'énergie... J'ai l'impression d'être à domicile !"