Pour remporter la première médaille du cyclisme dans ces JO 2024, il ne fallait pas seulement battre le chrono mais aussi la pluie. L'Australienne Grace Brown a remporté la médaille d'or, surclassant très largement ses adversaires et évitant les chutes. La Française Juliette Labous a quant à elle frôlé le podium.
L'organisation avait proposé un parcours sous forme de carte postale : une boucle de 32,4 km commençant et se concluant aux Invalides et au pont Alexandre III en passant par Bastille, Nation et le bois de Vincennes.
La pluie n'a pas gâché la fête
"On est en train de montrer au monde combien la France est belle", soulignait mercredi Audrey Cordon-Ragot, "les yeux encore pleins d'étoiles" après la reconnaissance au milieu des monuments de ce qui sera ses troisièmes Jeux.
Comme la veille lors de la cérémonie d'ouverture, le spectacle promis s'est heurté à l'invité surprise du premier week-end : la pluie. Notre reconnaissance sur les iconiques Velib' de la capitale a tourné court face au déluge. Pas de quoi empêcher les Parisiens de sortir encourager les coureuses bravant les éléments pour vaincre le chronomètre.
En revanche, les gens étaient plus frileux dans le bois de Vincennes. Un lieu chargé d'histoire sportive : le vélodrome Jacques-Anquetil et le stade Pershing qui ont servi aux Jeux de 1924, l'Insep qui prépare les champions et championnes, le Polygone qui accueille tous les jours les entraînements des cyclistes amateurs… Rien n'y a fait, la météo n'incitait pas au pique-nique au bord de la route façon Tour de France.
Il n'y en avait qu'une pour aimer ces conditions. La Bretonne Audrey Cordon-Ragot, championne de France en titre de contre-la-montre : "J'adore ça ! Je me suis entraîné chez moi en Bretagne sous la pluie tout le mois de juillet", a-t-elle déclaré, grand sourire aux lèvres, malgré la météo chaotique et sa neuvième place. "Mon vélo était réglé à la perfection, j'ai vraiment profité du parcours."
En plus de profiter de ses derniers Jeux olympiques, elle était ravie pour sa cadette, Juliette Labous, passée tout près de l'exploit.
"Je suis passée par plein d'émotions. J'avoue, en voyant ma famille tout à l'heure, j'ai craqué", explique la championne de France 2024 à la course en ligne, la voix encore un peu étranglée. "J'aurais voulu ramener cette médaille et ça se joue à un cheveu."
Les deux femmes ont surtout salué la chaleur du public français, qui les a réchauffées sous les trombes d'eau : "J'ai fait les deux Tours de France où les encouragements sont déjà puissants. Là, c'était encore plus fort. Tout le public français était là pour m'encourager. C'était magique", décrit-elle.
"Sur la rampe de lancement, j'avais la chair de poule et les larmes aux yeux. Ça m'a poussé, je suis partie avec des watts (niveaux de puissance, NDLR) de fou ! Les gens me poussaient. C'était fou", décrit-elle.
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Accepter Gérer mes choixGrace Brown, trois pignons au-dessus
Tout comme Audrey Cordon-Ragot, Grace Brown dispute à Paris ses derniers JO. Et l'Australienne, vice-championne du monde du monde l'an dernier derrière Chloé Dygert, a réalisé le rêve de sa vie en remportant l’or olympique, trois ans après être passée à six secondes du podium à Tokyo.
Elle a survolé l'épreuve de A à Z, infligeant plus de 1 min 30 de débours à ses dauphines Henderson et Dygert. Puissante et acrobate, elle a évité tous les pièges du glissant tracé.
Pour les Françaises, les performances du jour laissent présager de belles choses pour la course en ligne dimanche 4 août : "Avec un peu de chance, on aura les mêmes conditions", glisse avec malice Audrey Cordon-Ragot.