Une conférence internationale cruciale sur l'avenir de l'Afghanistan s'est ouverte ce jeudi à Londres, le président Hamid Karzaï affirmant que la sécurité et la stabilité futures du pays, éprouvé par des années de guerre, dépendent de la capacité des Afghans à en reprendre le contrôle.

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Dans son premier discours majeur depuis sa rééléection dans des conditions controversées, Karzaï a proposé un plan de sécurisation de l'Afghanistan en six points.

Parmi les priorités de cette conférence d'une journée figure une initiative de réconciliation et de réintégration des combattants taliban qui acceptent de renoncer à la violence, de rompre tout lien avec Al-Qaïda, et de s'engager à respecter la Constitution afghane.

Dans cette déclaration devant des représentants de plus de soixante nations et d'organisations internationales, Hamid Karzaï a appelé l'Arabie saoudite à jouer un rôle majeur dans la négociation et la réintégration des Taliban. "Nous espérons que Sa Majesté le roi jouera un rôle prééminent pour conduire le processus de paix", a-t-il déclaré. 

Avec le Pakistan et les Émirats arabes unis, L'Arabie saoudite est l'un des trois pays à avoir reconnu le régime taliban avant qu'il ne soit chassé par la coalition dirigée par les États-Unis, en 2001.

Afin de soutenir sa nouvelle stratégie, le président Karzaï a également annoncé la création d'un "conseil national pour la paix, la réconciliation et la réintégration".

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Une "jirga de la paix" [assemblée tribale traditionnelle, ndlr] sera ensuite convoquée pour mettre en œuvre le processus", a souligné M. Karzaï.

Brown appelle à renforcer les forces de sécurité afghanes

De son côté, le Premier ministre britannique Gordon Brown a confirmé, dans son discours d'ouverture de la conférence, la mise en place d'un fonds international destiné au financement de ce plan de réconciliation.

Il a également qualifié la conférence de "moment décisif pour la coopération internationale destinée à aider la population afghane à sécuriser et à gouverner son pays". Selon lui, la sécurité à long terme de l'Afghanistan dépend de la capacité de la communauté internationale à former et structurer, rapidement et efficacement, les services de sécurité afghans.

Dans son programme, le général américain Stanley McChrystal, le haut commandant militaire de l'OTAN en Afghanistan, a proposé de renforcer l'armée et les forces de police afghanes.

S'adressant aux ministres des Affaires étrangères, parmi lesquels des représentants de pays membres de l'OTAN qui participent à la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) en Afghanistan, Gordon Brown a fixé des objectifs pour accroître les forces de police et de l'armée afghanes. 

Selon lui, leurs effectifs combinés devraient atteindre 300 000 hommes en 2011, lorsque les troupes américaines commenceront à quitter le pays - en fonction de la situation sur le terrain. Un chiffre qui, a-t-il ajouté, représente "une présence bien plus importante que celle des forces de la coalition". Quelque 100 000 soldats internationaux sont actuellement déployés en Afghanistan.

Un nouveau chef de mission des Nations unies

Avant la conférence, l'actuel ambassadeur britannique en Afghanistan, Mark Sedwill, a été nommé haut représentant civil de l'OTAN à Kaboul. Sedwill sera l'homologue civil du général américain Stanley McChrystal.

Dans son discours, jeudi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé la nomination du Suédois Staffan de Mistura, un diplomate onusien chevronné, au poste de chef de mission des Nations unies en Afghanistan. Il remplacera Kai Eide, dont le départ est prévu en mars.

À la suite de l'élection présidentielle controversée du 20 août, Eide a été accusé de favoriser Karzaï et de minimiser la fraude, par ailleurs massive.