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Publié le : 11/07/2024 - 08:15

A la Une de la presse, ce jeudi 11 juillet, les réactions pour le moins mitigées à la lettre d’Emmanuel Macron, qui affirme que "personne" n’a remporté les législatives. Aux Etats-Unis, la pression grandissante sur Joe Biden pour qu’il se retire de la course à la présidentielle. Et les atteintes croissantes à la liberté de la presse et à la liberté d’expression à-travers le monde, de la Russie à l’Arabie saoudite, en passant par la France.

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A la Une de la presse française, les réactions à la lettre d’Emmanuel Macron, qui affirme que "personne" n’a remporté les législatives. Dans une lettre publiée hier par la presse régionale, le président appelle aussi "l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines (à) bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays". Un message pour tenter de "reprendre la main" et "qui semble exclure le Rassemblement national et la France insoumise", d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’accueil est plutôt mitigé. "Emmanuel Macron a-t-il compris le vote des Français? La lettre qu'il vient de leur adresser permet d'en douter", critique Le Figaro, en évoquant un "diktat présidentiel" qui "risque de ressouder la gauche" et de "faire capoter l'amorce d'un rapprochement entre la droite et le bloc central". La gauche et Libération accusent le président d’être un "mauvais joueur", de "lancer une nouvelle grenade dans un jeu politique déjà chaotique", et de tenter de "rester au centre du jeu, malgré sa défaite".

Eviter une défaite annoncée. Aux Etats-Unis, la pression monte autour de Joe Biden, sommé par une partie de son propre camp de ne pas se représenter. Outre-Atlantique, la tribune de l’acteur George Clooney, publiée par The New York Times fait l’effet d’une bombe. "J'aime Joe Biden. Mais il nous faut un autre candidat", écrit celui qui est aussi un grand donateur du parti démocrate. George Clooney salue "les grandes batailles" livrées par le président mais estime que "la seule bataille qu’il ne peut pas gagner est celle contre le temps". Dans une autre tribune, publiée par The Washington Post, cette fois, l’élu du Vermont Peter Welch devient le premier sénateur à appeler officiellement Joe Biden à "se retirer de la course" à la Maison Blanche "pour le bien du pays". "C’mon man", "allez mec": dans un texte au vitriol, The Atlantic accuse carrément le président, 81 ans, de "se comporter comme l'un des dirigeants les plus désinvoltes et les plus têtus de l'histoire", à un moment pourtant "crucial" pour le pays. "Ne sous-estimez jamais le pouvoir destructeur d’un vieux narcissique têtu qui a quelque chose à prouver", cingle le magazine centriste, en rappelant qu’une "majorité écrasante d'électeurs" démocrates souhaite son retrait.

La presse américaine s’inquiète également d’une possible intensification des opérations de sabotage russes en Europe, en représailles à l’aide à l’Ukraine. The Washington Post dit avoir eu accès à des documents obtenus par un service de renseignement européen prouvant "l'ampleur des efforts déployés par la Russie pour identifier des recrues potentielles", en particulier sur les réseaux sociaux, afin de mettre en œuvre des opérations de sabotage à-travers l’Europe. Des allégations qualifiées d’"incitation à l’hystérie russophobe" par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Les autorités russes sont plus discrètes, en revanche, sur l’interdiction, en Russie, du Moscow Times, quotidien indépendant lancé en 1992, publié à la fois en russe et en anglais, et que nous citons régulièrement dans cette revue de presse. Selon journal, le bureau du procureur général russe lui reproche de chercher à "discréditer les décisions des dirigeants de la Fédération de Russie en matière de politique extérieure et intérieure".

Les atteintes à la liberté de la presse qui se multiplient à-travers le monde, y compris en Europe. En Italie, leschoix éditoriaux des dirigeants de la Rai, la télé publique, nommés par le gouvernement de Giorgia Meloni provoquent de nombreux débats sur son indépendance, notamment sur la façon dont sa chaîne info, Rai News, a semblé chercher à minimiser les législatives en France. D’après La Repubblica, une majorité de journalistes de La Rai a voté, hier, l’équivalent d’une motion de défiance contre leur directeur, Paolo Petrecca, décrit par le journal comme un proche de Giorgia Meloni.

La France n’est pas épargnée. La Croix fait état ce matin des deux amendes de 60 000 et 20 000 euros infligés à la chaîne CNews, propriété du groupe Bolloré, par l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel français, pour "manquements à ses obligations", pour ne pas avoir apporté la contradiction à des propos tenus sur ses plateaux, ce qui contrevient à l’obligation d’honnêteté de l’information. Un principe qui aurait également été mis à mal par une autre chaîne d’info privée, BFM TV, récemment passée sous le contrôle du groupe CMA-CGM, et accusée par le site d’info Mediapart d’avoir volé au secours de Nicolas Sarkozy, lors de la fausse rétractation de Ziad Takieddine, en 2020.

Les atteintes à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, toujours sévères en Arabie saoudite. Le Monde fait état d’une vidéo d’appel à l’aide, publiée fin juin sur les réseaux sociaux et supprimée le jour même, d’Abdulaziz Al-Muzaini, un message où ce producteur américano-saoudien d’une franchise de dessins animés satiriques diffusée sur Netflix, affirmait avoir été condamné à une peine de treize ans de prison, assortie d’une interdiction de quitter le territoire de trente ans. D’après le journal, la monarchie "a visiblement peu goûté son émission qui jetait un regard satirique sur la société saoudienne" et abordait "des sujets tabous, faisant même allusion à l’homosexualité", un crime toujours passible de la peine de mort dans le royaume. Le Monde voit dans cette affaire une nouvelle preuve de "l’intolérance absolue vis-à-vis de la moindre contestation", de Mohammed Ben Salman, un prince héritier "aux deux visages", "un autocrate modernisateur qui transforme l’Arabie saoudite, pour le meilleur et pour le pire".

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