Les "pays amis" du Yémen se rassemblent à Londres pour soutenir la nation dans son combat contre le terrorisme. Cette rencontre survient après l'attentat manqué contre un vol Amsterdam-Detroit, dont l'auteur aurait été entraîné au Yémen.
AFP - Les Etats-Unis et une vingtaine d'autres pays se retrouvent mercredi après-midi à Londres pour une réunion visant à mieux aider le Yémen à lutter contre la menace d'Al-Qaïda, après l'attentat manqué contre un vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël.
Cette réunion au niveau ministériel, qui vise à assurer la stabilité du Yémen et à éviter que ce pays ne devienne un havre pour le terrorisme, devrait ouvrir à 16H00 (locales et GMT).
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ainsi que l'Union européenne, le Yémen, les pays voisins et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) y seront représentés. La France le sera par son chef de la diplomatie, Bernard Kouchner.
Cette réunion, convoquée à l'initiative du Premier ministre britannique Gordon Brown, ne devrait toutefois durer que deux heures et il est peu probable qu'elle débouche sur des résultats concrets, indique-t-on de sources diplomatiques.
Mme Clinton devrait évoquer "le besoin de responsabilité partagée", a indiqué un responsable américain avant la conférence. S'il veut recevoir de l'aide, "le Yémen doit faire plus en terme de transparence, de gouvernance et de contrôle", a-t-il ajouté.
itLe but affiché de cette réunion est de permettre "aux pays amis" du Yémen de le soutenir dans son combat contre le terrorisme après l'attentat manqué du jour de Noël.
L'auteur de l'attaque aurait été entraîné et "équipé" au Yémen par l'organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Secoué par une rébellion dans le nord et un mouvement sécessionniste dans le sud, le Yémen fait figure de sanctuaire pour les islamistes. Sa situation économique alimente également les extrémismes: pays le plus pauvre du monde arabe, le Yémen voit ses réserves pétrolières, qui représentent 75% de ses revenus, décliner.
La réunion de Londres se concentrera sur "les moyens d'aider le gouvernement yéménite à améliorer la sécurité, à supprimer Al-Qaïda et à promouvoir le développement social et économique", a souligné une porte-parole du Foreign Office.
Selon le Washington Post mercredi, des militaires et agents du renseignement américains seraient profondément impliqués dans des opérations secrètes menées avec les forces yéménites contre Al-Qaïda dans la région.
Mais, au vue de l'impopularité de la politique américaine au Proche-Orient, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr Abdallah al-Kourbi, a souligné qu'une base américaine au Yémen était "inconcevable", dans une interview à la BBC télévision cette semaine.
Mardi soir lors d'une conférence à Londres, le ministre a appelé à une "déclaration claire soutenant le gouvernement yéménite", ainsi qu'à "un engagement sur le développement (et) sur le renforcement de nos capacités contre la radicalisation".
En 2006 une conférence à Londres de pays donateurs avait promis 5 milliards de dollars d'aide au Yémen. Mais l'aide des pays du Golfe notamment est loin d'avoir été intégralement versée, et une nouvelle conférence consacrée au suivi pourrait se tenir le mois prochain à Ryad, selon le quotidien britannique The Guardian de mercredi.
La fenêtre d'opportunité pour le développement du Yémen est en train de se fermer, a souligné Ginny Hill, experte du centre de recherches en relations internationales Chatham House à Londres.
L'instabilité au Yémen risque de créer "une zone de non droit depuis le nord du Kenya, à travers la Somalie, le golfe d'Aden, jusqu'à l'Arabie saoudite". Avec des implications "pour le transport maritime, le transit de pétrole vers le canal de Suez et la sécurité des pays voisins du Yémen", prévient-elle dans une note d'analyse.