La Russie a annoncé mardi 9 juillet avoir émis un mandat d'arrêt contre l'opposante en exil Ioulia Navalnaïa, la veuve d'Alexeï Navalny mort en détention en février, accusée de "participation à un groupe extrémiste".
"Ioulia Borissovna (Navalnaïa) s'est soustraite à l'enquête préliminaire et a donc été inscrite sur la liste des personnes recherchées", a déclaré le service de presse des tribunaux de Moscou sur Telegram. Le tribunal Basmanny de la capitale russe a aussi ordonné par contumace le placement en détention provisoire de l'opposante, qui réside à l'étranger.
"Vladimir Poutine est un meurtrier et un criminel de guerre. Sa place est en prison", a réagi sur X Ioulia Navalnaïa.
Cette dernière a juré de reprendre le flambeau de son mari, l'ennemi numéro un de Vladimir Poutine, après sa mort dans des circonstances troubles dans sa prison de l'Arctique en février 2024.
Reprenant la continuité du mouvement d'Alexeï Navalny, elle avait appelé les partisans de l'opposant à ne pas perdre espoir et dénonce régulièrement sur les réseaux sociaux le pouvoir russe et le sort réservé aux dissidents en Russie.
"Contre le désir de liberté et de démocratie"
L'Allemagne, où réside Ioulia Navalnaïa, a jugé antidémocratique le mandat d'arrêt émis par la Russie. C'est un "mandat d'arrêt contre le désir de liberté et de démocratie", s'est insurgé le chancelier Olaf Scholz.
Les organisations d'Alexeï Navalny avaient été classées "extrémistes" et interdites en 2021 par la justice russe et plusieurs de ses collaborateurs ont été condamnés à être emprisonnés.
Son ex-bras droit, Léonid Volkov, également en exil à l'étranger, a commenté avec ironie la décision de la justice russe concernant Ioulia Navalnaïa. "Une belle reconnaissance de la détermination de Ioulia à poursuivre le combat d'Alexeï", a-t-il écrit sur X.
La répression en Russie ces dernières années a jeté la quasi-totalité des opposants d'envergure derrière les barreaux ou les a poussés à partir vivre à l'étranger. Des milliers de Russes ordinaires ont également été arrêtés pour des actes de protestation ou leur critique de l'offensive en Ukraine et nombre d'entre eux ont été condamnés à de très lourdes peines.
Avec AFP