Laurent Vinatier restera derrière les barreaux. La demande de remise en liberté du Français, collaborateur d'une ONG suisse arrêté début juin et accusé de collecter des renseignements sur l'armée russe, a été rejetée en appel par un tribunal moscovite, jeudi 4 juillet, a constaté l'AFP.
Le tribunal a maintenu "inchangée" la décision prise en première instance, qui avait placé Laurent Vinatier en détention préventive au moins jusqu'au 5 août dans l'attente d'un éventuel procès.
Comme lors de l'audience en première instance, M. Vinatier et ses avocats ont plaidé en vain pour un placement en résidence surveillée.
Ce Français de 47 ans travaillait pour le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation de conflits hors des circuits diplomatiques officiels.
"J'ai toujours voulu, dans mon travail, présenter de façon appropriée les intérêts de la Russie en matière de relations internationales", a-t-il déclaré, depuis la cage qui accueille les accusés dans les tribunaux russes.
"J'aime la Russie"
"J'aime la Russie, ma femme est russe, ma vie est liée à la Russie", a-t-il ajouté.
Lors de la première audience, il avait reconnu ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger", expliquant qu'il ignorait qu'une récente loi russe l'y obligeait.
Mais le Comité d'enquête russe le soupçonne également d'avoir collecté des informations sur les activités militaires russes qui "pourraient être utilisées contre la sécurité de l'État". Ces soupçons font redouter des chefs d'accusation plus graves que le délit de non-enregistrement, passible de cinq ans de prison.
Le tribunal qui avait organisé l'audience en première instance a par ailleurs indiqué jeudi que les biens de M. Vinatier avaient été "temporairement saisis".
L'arrestation du Français était survenue en pleine montée de tensions entre Paris et Moscou autour du conflit ukrainien, et au lendemain de l'interpellation en région parisienne d'un Russo-Ukrainien soupçonné d'avoir projeté une action violente en lien avec une entreprise "terroriste" en France.
Avec AFP